La Société Générale, à qui le Front national doit 5,2 millions d'euros, a demandé la saisie du "Paquebot", l'ancien siège du parti à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a indiqué mardi le FN, confirmant une information à paraître mercredi sur le site internet de Paris-Match.
Une audience a eu lieu la semaine dernière devant le tribunal de Nanterre, qui a accordé un délai de deux mois au parti, a indiqué Wallerand de Saint-Just, trésorier et avocat du FN. La procédure avait été lancée en décembre dernier.
Une saisie, "compte tenu des délais normaux de procédure", pourrait être ordonnée "peut-être au mois de septembre" s'il n'y a pas de vente à l'amiable, selon le responsable.
Le FN cherche depuis 2008 à vendre le "Paquebot", symbole de ses années fastes, qu'il a abandonné pour des locaux plus petits dans un quartier pavillonnaire de Nanterre, dans le même département.
Deux ventes ont capoté depuis deux ans pour cet immense immeuble de 5.000 mètres carrés sur les quais de la Seine, que le FN voudrait vendre autour de 11 millions d'euros.
Le FN est dans le rouge depuis son score catastrophique aux législatives de 2007 (moins de cinq pour cent) qui l'a privé du remboursement des frais de campagne et d'une partie de sa subvention publique, passée de 4,5 millions d'euros à 1,8 million par an.
Selon M. de Saint-Just, le FN doit quelque 500.000 euros à l'Urssaf ou à des imprimeurs, en plus de la dette à l'égard de la Société Générale.
Selon Paris-Match, Cotelec, le micro-parti présidé par Jean-Marie Le Pen pour recueillir les dons en faveur du FN, a posé une hypothèque sur le "Paquebot". 2,8 millions d'euros prêtés par Cotelec au FN lui seraient ainsi rendus en cas de vente à l'amiable de l'ancien siège.