Le constructeur automobile français Renault, qui a subi l'an dernier une lourde perte, devrait repasser dans le vert "au plus tard en 2011" et s'apprête à présenter un nouveau plan d'objectifs à moyen terme, a annoncé vendredi Carlos Ghosn qui a été renouvelé à son poste de PDG.
Les actionnaires de Renault, réunis vendredi en assemblée générale, ont approuvé à 83,87% le renouvellement pour quatre ans du mandat de Carlos Ghosn à la tête du constructeur automobile français.
M. Ghosn, administrateur depuis 2002, avait pris la direction opérationnelle du groupe en 2005 et en est devenu PDG l'an dernier, tout en conservant la direction de Nissan, le partenaire japonais de Renault.
Répondant à une question d'un actionnaire sur un retour à un bénéfice net, M. Ghosn a répondu: "au plus tard en 2011".
Renault fait partie des groupes automobiles les plus durement touchés par la crise, avec une perte nette de 3,1 milliards d'euros en 2009, due cependant pour moitié à ses participations dans les entreprises associées comme le japonais Nissan ou le constructeur suédois de poids lourds Volvo.
Mais grâce notamment à la prime à la casse mise en place dans différents pays, la situation s'est améliorée au second semestre 2009 et "cette amélioration continue sur l'année 2010", a expliqué M. Ghosn à des journalistes.
Il est toutefois resté prudent pour l'année en cours, refusant de dire si Renault pourrait déjà repasser dans le vert. "On est qu'au quatrième mois de l'année, il y a encore huit mois devant nous, il y a beaucoup d'incertitude", a-t-il fait valoir.
La situation sur les marchés financiers s'est aussi détendue et Renault peut de nouveau emprunter dans des conditions normales. Par conséquent, il va pouvoir rembourser plus tôt que prévu le prêt à taux préférentiel que lui avait accordé l'Etat français.
"Nous n'attendrons pas l'année 2014 pour le rembourser", a annoncé M. Ghosn devant les actionnaires. "Nous rembourserons bien avant l'échéance et nous rembourserons si possible de manière concertée avec nos amis de PSA", l'autre constructeur automobile français ayant aussi bénéficié d'aides de la part du gouvernement pour faire face à la crise.
Par conséquent Renault, qui avait dû abandonner en cours de route son plan stratégique baptisé "contrat 2009", va annoncer un nouveau plan.
"Nous annoncerons un plan à moyen terme à la fin de l'année 2010" car à ce moment la crise "devrait définitivement faire partie du passé", a indiqué M. Ghosn à la presse.
Ce plan devrait sans surprise contenir les grands axes déjà développé par Renault: la commercialisation de voitures électriques, le développement dans les marchés émergents, le renforcement de l'alliance avec le japonais Nissan ou celle qui vient d'être scellée avec l'allemand Daimler, a-t-il indiqué. La durée de ce plan n'a pas encore été fixée.
Renault vient de conclure avec Daimler une coopération stratégique qui se traduira dans un premier temps par une plate-forme commune pour les petits véhicules des deux constructeurs (Smart et Twingo) et qui pourrait être étendue aux voitures électriques.
M. Ghosn n'a pas exclu pour l'avenir de nouvelles alliances de ce type. "Nous n'avons pas de projet en cours mais il peut y en avoir d'autres", a-t-il fait savoir.
Interrogé sur l'avenir de la participation du groupe dans le suédois Volvo, le patron de Renault a indiqué qu'il n'était pas question pour l'instant de s'en séparer.