L'agence de notation Standard and Poor's a dégradé d'un cran vendredi la note de Nokia, sanctionnant l'équipementier en télécommunications finlandais pour ses difficultés sur le créneau des téléphones multifonctions, ou smartphones.
La note long terme a été ramenée à "BBB-" contre "BBB" auparavant, et assortie d'une perspective négative, "reflétant la possibilité d'une nouvelle dégradation dans les deux prochaines années" si les marges du groupe restent trop faibles ou que ses liquidités diminuent trop.
Standard and Poor's invoque une "visibilité limitée" sur les résultats de Nokia dans les smartphones, et dit avoir en conséquent revu à la baisse ses prévisions de rentabilité.
Nokia a souligné de son côté que l'agence de notation avait mis l'accent sur "sa stratégie financière prudente, un bilan financier des plus solides ainsi qu'une trésorerie robuste". Nokia insiste: "La dégradation par Standard and Poor's n'aura aucun impact tangible sur nos coûts financiers actuels".
La nouvelle ne parait pas non plus avoir effrayé les investisseurs: dans l'après-midi, l'action Nokia s'échangeait en hausse à 0,36% à la Bourse de Helsinki alors en baisse à 0,05%.
Le numéro un du téléphone mobile a accusé l'an passé une perte nette de 1,2 milliard d'euros dont 1,07 milliard au seul quatrième trimestre, payant selon les analystes le retard pris sur le créneau lucratif des téléphones multifonctions face à une concurrence plus agressive de l'iPhone d'Apple et des appareils sous système Android de Google.
Nokia a annoncé au début du mois qu'il allait supprimer d'ici la fin de l'année 4.000 emplois dans ses usines de production de smartphones en Finlande, en Hongrie et au Mexique, et relocaliser une partie de sa production en Asie.
Il a aussi signé l'an dernier avec Microsoft un accord pour une nouvelle plateforme et lancé en octobre de premiers appareils sous ce nouveau système d'exploitation, les Lumia 800 et Lumia 710.