La Bourse de Tokyo a clôturé mercredi en baisse de 1,65%, plombée en fin de séance par l'annonce que l'eau du robinet de Tokyo était impropre à la consommation pour les bébés à cause des fuites radioactives de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.
L'indice Nikkei a perdu 158,85 points, terminant à 9.449,47 points.
La semaine dernière, l'indice avait déjà abandonné 12% avant le rebond de vendredi et de mardi. La Bourse de Tokyo était fermée lundi.
L'indice Topix de tous les titres du premier tableau, qui concerne un nombre plus étendu de secteurs, a perdu pour sa part 0,81%, abandonnant 7,03 points à 861,10 points.
Les pertes du Nikkei, modestes, se sont nettement aggravées en fin de séance, après l'annonce qu'un taux de radioactivité supérieur à la limite légale pour les bébés avait été mesuré dans l'eau du robinet de Tokyo.
Cette nouvelle a renforcé les craintes des investisseurs quant aux conséquences de l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima, située à 250 km au nord-est de la mégapole tokyoïte qui compte 35 millions d'habitants.
Le Premier ministre, Naoto Kan, a par ailleurs ordonné l'interdiction de la consommation et de la vente des produits provenant de la préfecture de Fukushima et des trois zones voisines, notamment les épinards, les brocolis, les choux et les choux-fleurs.
A la centrale de Fukushima Daiichi (N°1), un premier succès a été remporté mardi soir par les techniciens qui sont parvenus à rétablir l'éclairage dans la salle de contrôle du réacteur 3, mais les pompes du système d'alimentation en eau, endommagés par le séisme et le tsunami du 11 mars, sont toujours en panne.
Des camions de l'armée avec de puissants canon à eau sont utilisés depuis plusieurs jours pour refroidir l'enceinte des réacteurs, tandis qu'un véhicule allemand équipé d'une pompe à béton articulée a commencé depuis mardi à déverser de l'eau à 50 m de hauteur par le toit endommagé du réacteur 4.
"La nouvelle de la contamination de l'eau est un important revers, puisque nous pensions que l'impact des radiations ne serait pas plus important", a expliqué Yumi Nishimura, de Daiwa Securities.
Le titre de l'opérateur de la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power, qui avait rebondi mardi après avoir fondu de 55,3% la semaine dernière, a de nouveau abandonné 4,46% à 1.049 yens.
Les compagnies pétrolières de la région ont toutefois bénéficié des incertitudes qui entourent la situation en Libye avec l'intervention de la coalition internationale contre le colonel Mouammar Kadhafi.
"Les progrès réalisés par le Japon pour éviter une catastrophe nucléaire sont contrebalancés par les incertitudes concernant la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", a indiqué les analystes de Charles Schwab & Co.
Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse mercredi dans les échanges électroniques en Asie, alors que les investisseurs craignent des perturbations de l'offre de brut.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé à 104,00 dollars, en hausse de 1,67 dollar par rapport à la veille.
Sur le marché des changes, le yen progressait face à l'euro et au dollar, a respectivement 114,61 yens et à 80,92 yens.