Bonne nouvelle pour les millions de Français qui détiennent un Livret A pour placer leurs économies : le 1er août, ce placement peu rémunérateur mais hyper-sûr va rapporter 1,75% d'intérêt par an, net d'impôt, contre 1,25% auparavant, soit une hausse de 40% de son rendement.
Deux fois par an, mi-janvier et mi-juillet, la Banque de France procède au calcul du taux d'intérêt du Livret A, à partir du taux d'inflation et des taux d'intérêts à court-terme.
Et comme l'inflation a progressé (1,4% en juin), automatiquement le taux du Livret A remonte.
192 ans après sa création en 1818, le Livret d'épargne, ou Livret A, est un produit qui reste plébiscité par les Français, nombreux à en posséder plusieurs, alors que d'après la loi, on ne peut en posséder qu'un seul, en raison des avantages fiscaux qui y sont liés.
Mercredi, lors d'une conférence de presse à la Banque de France, un responsable de l'Observatoire de l'épargne réglementée a reconnu publiquement qu'un "nombre significatif de personnes détenaient plus qu'un seul Livret A".
En effet, les taux d'intérêts du Livret A ne sont pas soumis à l'impôt, il s'agit d'une rémunération nette.
Et il est tentant d'avoir plusieurs livrets, puisque le montant maximal que l'on peut déposer sur un livret est limité de par la loi à 15.300 euros pour les personnes physiques. Les associations ont aussi le droit d'ouvrir des Livrets A, mais là le montant maximum est plus élevé (76.500 euros).
Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de sanctions contre les "multi" détenteurs de Livrets A, a reconnu la Banque de France. Mais une nouvelle loi de 2008 a prévu la mise en place d'un fichier central où seront répertoriés tous les détenteurs de Livrets A afin d'éviter les doublons.
"Le système se met progressivement en place, cela se fait peu à peu, car c'est compliqué", a t-on reconnu à la Banque de France.
L'épargnant risque des sanctions fiscales, s'il est démasqué, sanctions qui peuvent aller jusqu'à 2% de l'encours du livret, ainsi que la taxation des intérêts.
Depuis janvier 2009, toutes les banques peuvent proposer ces Livrets A à leurs clients, alors qu'auparavant, seuls la Caisse d'Epargne, la Banque postale et le Crédit Mutuel pouvaient le faire.
En un an, le nombre de Livrets A a grossi de près de 10 millions, passant de 50 à 59,9 millions, selon le premier rapport de l'Observatoire de l'épargne réglementée, publié mercredi.
Les montants déposés ont aussi progressé de 11% à 183,4 milliards d'euros. Ces montants servent notamment à financer le logement social.
Le premier rapport de l'Observatoire de l'épargne réglementée a aussi montré que pour bon nombre de Français, le Livret A joue le rôle d'un compte courant à la banque. Sur 30 millions de Livrets A, les dépôts sont inférieurs à 150 euros, et l'on constate dans beaucoup de cas "de nombreux mouvements de versement ou retrait". Devant cette situation, on peut considérer "que le Livret A contribue à l'accessibilité bancaire".
La Banque de France mesure tous les mois les sommes déposées sur les Livrets A et Livrets de développement durable (ex-Codevi), autre produit de l'épargne réglementée.
Selon les derniers chiffres publiés, entre janvier et juin 2010, 990 millions supplémentaires ont été déposés sur ces livrets, bien que le taux d'intérêt ait été historiquement bas, avec un taux de 1,25%.