PARIS (Reuters) - Des syndicats de police demandent au ministre de l'Intérieur de porter plainte contre la CGT, qui diffuse une nouvelle affiche contre la répression policière qu'ils jugent d'une "violence inouïe", deux semaines après un premier panneau polémique.
Cette affiche, intitulée "Loi travail, stop à la répression !" montre des policiers marcher sur un sol maculé de rouge faisant penser à du sang.
"Les manifestations du 1er mai ont été l'occasion pour le pouvoir dirigeant les forces de l'ordre de passer un cap dans l'intimidation des manifestants en coupant délibérément le cortège parisien", écrit sur son site internet la CGT.
"Avec cette nouvelle affiche, la CGT persiste et signe. Elle est clairement lancée dans une course à l’extrémisme en adoptant une communication agressive pour essayer de capitaliser sur sa nouvelle image de ligne dure", s'indigne le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI).
Le syndicat dénonce les "casseurs ultra violents" qui depuis les manifestations contre la loi Travail début mars mènent des actions de guérilla urbaine, détruisent les biens des citoyens afin de pouvoir se confronter avec les forces de l'ordre".
"Aujourd'hui, ils n'ont plus qu'un but: provoquer le drame susceptible de déclencher une vague d'émotion et chercher à tuer des policiers", ajoute-t-il, soulignant que 180 policiers ont été blessés depuis le début du mouvement.
Pour le syndicat Synergie-Officiers, "il est désormais clair que la CGT rejoint les camps des casseurs et du totalitarisme de la rue".
"Alors que les forces de l'ordre paient un lourd tribut depuis des semaines avec des centaines de blessés (...) cette campagne ignoble d'une violence inouïe constitue un encouragement à attenter à l'intégrité physique et à la vie des
policiers", écrit-il sur son site internet.
L'opposition de droite a également dénoncé cette affiche. "Attitude intolérable de la CGT qui récidive avec une nouvelle affiche anti-policiers. Syndicat de la honte!", écrit le député Les Républicains Eric Ciotti sur son compte Twitter.
Le 19 avril, une première affiche publiée sur le site internet du syndicat montrait un sol maculé de sang, avec une matraque et l'insigne des CRS, accompagnés des mots suivants: "La police doit protéger les citoyens et non les frapper! Stop".
Bernard Cazeneuve avait adressé une lettre ouverte au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans laquelle il dénonçait une affiche qui met "gravement en cause la police nationale".
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)