François Fillon a officiellement lancé lundi en Seine-Saint-Denis le nouveau prêt à taux zéro (PTZ+) avec un objectif de 380.000 bénéficiaires par an, soit deux fois plus qu'avec l'ancien dispositif, afin de "progresser vers une France de propriétaires".
Avant un discours à Rosny-sous-Bois, le Premier ministre s'est rendu dans la ville voisine de Gagny pour visiter une maison achetée avec l'aide d'un PTZ+ qui sera offert à tous les candidats à l'acquisition d'un premier logement.
Le coût pour l'Etat devrait passer de 1,2 milliards d'euros "à plus du double", a indiqué M. Fillon. Une enveloppe maximale a été fixée à 2,6 milliards d'euros par an. Le PTZ+, mis en place depuis le 1er janvier, avait été annoncé en septembre par Nicolas Sarkozy.
Il fusionne le prêt à taux zéro, le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt -une réforme de juillet 2007 qui s'est avérée très coûteuse pour l'Etat- et le Pass foncier.
Les montants des prêts, supérieurs à ceux en vigueur auparavant, dépendront de la localisation, de la performance énergétique du logement, de son statut (neuf ou ancien) et de la composition de la famille.
Ainsi, l'aide accordée sera plus importante si l'achat porte sur un logement neuf avec l'objectif "d'encourager la construction plutôt que de contribuer à faire grimper les prix dans l'immobilier", comme c'est le cas en Ile-de-France où le marché est très tendu.
Sur 2008-2012, l'Etat entend produire 70.000 logements neufs dont 6.100 à Paris sur des terrains publics, a rappelé le Premier ministre.
En revanche, dans les zones où il y a moins de besoin de nouvelles constructions, les ménages seront incités à acheter dans l'ancien "pour permettre d'assurer l'entretien du parc immobilier".
"Cette réforme va permettre d'augmenter à la fois le nombre de propriétaires et plus largement la solvabilité des ménages", a affirmé M. Fillon qui a plaidé pour "une France de propriétaires", l'un des slogans de M. Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007.
A ce jour, 58% des Français sont propriétaires de leur logement contre une moyenne de 66% en Europe. "En moins de quinze ans, nous devrions nous rapprocher de la moyenne européenne", a souhaité M. Fillon qui en a fait "une priorité extrêmement forte".
Cet "objectif économique et social c'est aussi un objectif politique qui répond aux aspirations des classes moyennes", a-t-il jugé alors que cet électorat est très convoité dans la perspective de 2012.
Pour le Parti socialiste, l'enjeu se situe dans le logement social.
Dans sa plate-forme sur "l'égalité réelle" pour 2012, l'opposition propose la construction de 150.000 logements sociaux par an et le renforcement de la loi SRU avec un taux (de logements sociaux pour les communes de plus de 3.500 habitants) porté de 20% à 25% et le quintuplement des pénalités.