Au plus haut depuis six mois, la Bourse de Paris reprend doucement confiance mais attend toujours un accord sur la dette grecque pour progresser plus franchement encore, alors que la saison des publications d'entreprises françaises commence à battre son plein.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 s'est adjugé 3,29%, pour terminer vendredi à 3.427,92 points. Depuis le début de l'année, il a repris 8,49% et pour le seul mois de janvier 4,39%.
Cette semaine, le marché parisien a vite oublié sa baisse de lundi pour enchaîner quatre séances dans le vert consécutives, signe d'une résistance du marché, malgré des volumes d'échanges encore réduits.
Le CAC 40, comme les autres indices boursiers, se refait progressivement une santé en ce début d'année 2012, davantage optimiste dans la zone euro et déjà conscient que l'économie mondiale mettra du temps à se redresser.
"Les investisseurs continuent de penser que les choses vont en s'améliorant ou se dégradent moins que prévu", résume Nicolas Just, un des responsables de la gestion action chez Natixis AM, qui note que la volatilité de la Bourse a fortement baissé depuis décembre.
L'ambiance est meilleure sur les marchés en Europe, à la faveur d'indicateurs rassurants sur l'activité en Chine et aux Etats-Unis, sur fond de liquidités abondantes grâce à la Banque centrale européenne (BCE).
La zone euro reste néanmoins une source d'inquiétude, surtout la Grèce, même si "actuellement, les marchés font abstraction du problème", selon M. Just.
Les négociations en Grèce avec les créanciers privés traînent en longueur sur l'effacement d'une partie de la dette, tout en étant liées au versement des prochaines tranches de prêts vitales pour le pays.
L'accord est annoncé comme imminent, peut-être dans les prochains jours, mais la réunion des ministres des Finances de la zone euro, qui aurait pu l'entériner, n'aura pas lieu lundi, comme cela avait été évoqué, mais peut-être plus tard dans la semaine. Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel présideront quant à eux lundi à l'Elysée le 14e conseil des ministres franco-allemand.
"En zone euro, un accord sur le PSI (réduction de la dette grecque appartenant aux créanciers privés) devrait conforter la récente amélioration de la situation sur le marché", estiment les économistes de BNP Paribas.
L'autre grand rendez-vous de la semaine en zone euro reste la réunion de la BCE, dont certains demandent qu'elle participe à l'effort en Grèce. La plupart des économistes tablent sur un maintien de son taux directeur à 1%.
"Les investisseurs avaient l'habitude de ne pas attendre grand chose de la BCE mais ça commence à changer. Les actions de la BCE sont majeures depuis quelques mois, marquées par un changement de ton", explique M. Just.
Au-delà de la BCE, les analystes s'interrogent toujours sur les déséquilibres en zone euro, en matière de croissance, après le dernier sommet européen qui a avancé sur le renforcement de la discipline budgétaire.
"Il faudra sans doute mettre en oeuvre des solutions plus coopératives que la seule exigence de retour rapide à l’équilibre budgétaire", suggère les économistes du courtier Aurel BGC.
La semaine à venir sera par ailleurs dépourvue de statistiques majeurs, contrairement à la semaine écoulée, si ce n'est aux Etats-Unis avec un indicateur de confiance pour février.
Les investisseurs devraient se tourner davantage vers les résultats d'entreprises, qui vont se multiplier dans les prochains jours en France, notamment ArcelorMittal, Vinci, GDF Suez ou encore Publicis.
Depuis le début de l'année, notamment aux Etats-Unis, "les publications d'entreprises ont peu d'impact sur les marchés", relativise M. Just.