La Chine, troisième économie mondiale largement dépendante des exportations, a encore souffert en juillet d'une situation mondiale "difficile", a déclaré mardi un haut responsable, la croissance du pays reposant toujours fortement sur les dépenses du gouvernement.
Les exportations ont connu une forte baisse en juillet sur un an -- même si elles ont progressé par rapport au mois de juin --, mais les investissements en capital fixe sont restés robustes, selon le gouvernement.
"L'environnement international difficile a affecté nos exportations", a dit Li Xiaochao, porte-parole du Bureau national des statistiques.
"La croissance de la production industrielle de certains secteurs est restée plutôt lente", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Pékin.
La Chine a connu au premier semestre une croissance de 7,1%, bien loin des niveaux à deux chiffres auxquels elle était habituée avant la crise, entre 2003 et 2007.
Le gouvernement s'est fixé un objectif de 8%, seuil nécessaire, selon certains analystes, pour éviter une forte dégradation du marché de l'emploi.
Les Douanes ont annoncé mardi que les exportations en juillet s'étaient élevées à 105,4 milliards de dollars (plus de 74 milliards d'euros), en baisse de 23% sur un an.
Cependant, ce chiffre représente une hausse de 10,4% par rapport au mois de juin, indiquant une certaine reprise, a précisé le communiqué des Douanes.
"Les exportations devraient commencer à reprendre au quatrième trimestre, alors que le secteur immobilier reste fort", estime Li Huiyong, économiste chez Shenyin and Wanguo Securities à Shanghai.
Les importations ont chuté, elles, de 14,9% le mois dernier sur un an, la troisième économie mondiale enregistrant un excédent commercial en juillet de 10,6 milliards de dollars, contre 8,4 mds USD en juin et 13,4 mds USD en mai.
Les derniers chiffres montrent la place importante des dépenses gouvernementales pour soutenir la croissance.
Les investissements en capital fixe dans les zones urbaines de Chine ont ainsi progressé de 32,9% entre janvier et juillet par rapport à la même période de 2008, un effet des mesures de relance prises par le gouvernement, car les moteurs de la croissance sont surtout les infrastructures et le secteur immobilier.
Les investissements restent robustes, même s'ils connaissent un léger déclin en juillet, par rapport au premier semestre où ils avaient progressé de 33,6%.
"Les statistiques chinoises de juillet pointent une reprise économique au deuxième semestre", affirme Jing Ulrich, économiste chez JP Morgan à Hong Kong.
"La mollesse de la demande extérieure a conduit à une plus grande dépendance envers les investissements comme moteur de la croissance économique chinoise", souligne-t-elle.
La production industrielle, qui reflète la demande globale en biens, a été de +10,8% en juillet sur un an, contre +10,7% en juin.
Les ventes de détail, principal indicateur de la consommation, ont augmenté 15,2% en glissement annuel en juillet, contre 15% un mois plus tôt.
Les ventes de détail sont l'un des indicateurs de la consommation en Chine, que les autorités souhaitent encourager.
Leur volume est toutefois lié à l'inflation qui a atteint 5,9% en 2008 alors que cette année l'indice des prix à la consommation est en baisse. En juillet, pour le sixième mois consécutif, l'indice a été négatif (-1,8%).
"Nous sommes optimistes pour l'économie au deuxième semestre, car la croissance de la consommation restera stable, alors que les investissements continueront à progresser", juge Hao Daming, économiste à Galaxu Securities, qui prévoit une croissance de 8,3%.