Le groupe automobile japonais Toyota a annoncé mercredi le rappel de 11.500 voitures de sa marque de luxe Lexus dans le monde pour un problème de direction, un embarras qui ne devrait toutefois pas entraîner de graves conséquences pour le constructeur, selon des analystes.
"Nous prévoyons de rappeler un total de quelque 11.500 Lexus dans le monde", a déclaré à l'AFP le porte-parole de Toyota, Paul Nolasco.
Depuis le mois de mars, le constructeur a reçu 12 plaintes pour un dysfonctionnement de la direction de véhicules Lexus, un problème électrique qui empêche ponctuellement la transmission entre le volant et les roues.
Quatre modèles de ces berlines sont concernés: les modèles essence LS460 et LS460L et les modèles hybrides (essence+électricité) LS600h et LS600hL.
Par région, quelque 4.500 voitures seront rappelées au Japon et le reste notamment aux Etats-Unis, en Europe et en Chine.
Mamoru Kato, un spécialiste du marché automobile chez Tokai Tokyo Securities, a estimé que ce rappel n'aurait "pas d'impact sérieux sur les bénéfices de Toyota ni sur sa marque Lexus".
"Toyota a été critiqué pour avoir tardé lors des rappels précédents, il a depuis changé sa pratique et ses employés réagissent vite dès qu'ils reçoivent des plaintes de consommateurs", a-t-il expliqué, ajoutant que ce type de rappel intervenait "souvent aussi chez les autres constructeurs".
Un analyste de l'institut de recherche Daiwa soulignait pour sa part que la montée du yen entraînait des conséquences autrement plus fâcheuses pour les bénéfices de Toyota.
Le premier constructeur mondial a subi une crise majeure cet hiver quand il a dû rappeler quelque dix millions de véhicules dans le monde, dont la majorité aux Etats-Unis pour divers problèmes techniques, notamment des pédales d'accélération pouvant rester bloquées en position enfoncée.
L'entreprise a payé mardi une amende de 16,375 millions de dollars aux autorités américaines pour avoir tardé à communiquer sur ses problèmes d'accélération.
L'agence de sécurité routière américaine (NHTSA) a toutefois lancé une nouvelle enquête à son encontre début mai, pour savoir si elle avait communiqué à temps sur un rappel de camions datant de 2005, à propos d'un problème de biellette de direction.
Toyota fait en outre l'objet de plaintes, notamment pour plus d'une cinquantaine d'accidents mortels liés au défaut d'accélérateur aux Etats-Unis.
Malgré ces soucis, le groupe a dégagé un confortable bénéfice net de 209,4 milliards de yens (1,59 milliard d'euros) lors de l'année budgétaire 2009-2010 terminée fin mars, après avoir subi des pertes historiques l'année précédente à cause de la récession mondiale.
Le constructeur a évalué à 180 milliards de yens (1,37 milliards d'euros) le coût de ces rappels sur ses finances pour 2009-2010, jugeant leur impact inférieur à ce qu'il redoutait au départ.
Depuis la crise, Toyota a inauguré un nouvel organe suprême de contrôle de qualité en grande partie composé d'étrangers - une première chez le géant automobile longtemps critiqué pour son tropisme japonais - afin d'éviter de nouveaux pépins techniques en série sur ses voitures.
Il a aussi sollicité des experts extérieurs pour évaluer ses efforts en termes de qualité et décidé de rendre public leur avis.