Menacé de faillite, le groupe de distribution et de tourisme allemand Arcandor discutait dimanche d'une possible fusion de ses grands magasins avec le groupe Metro, a indiqué un porte-parole de Metro.
La chancelière Angela Merkel a elle-même appelé à une telle solution, laissant entendre par voie de presse qu'Arcandor, accusé de mauvaise gestion, ne pouvait espèrer obtenir une aide publique sans restructuration.
"Je trouve inadmissible que des gens appellent l'Etat à l'aide alors qu'ils devraient eux-mêmes faire quelque chose", a affirmé Mme Merkel au quotidien Bild après qu'Arcandor ait sollicité des garanties d'Etat de 650 millions d'euros et un prêt de 200 millions d'euros notamment pour compenser une ligne de crédit bancaire qui arrive à échéance le 12 juin.
Arcandor, qui emploie au total 50.000 personnes, souffre depuis des années de sa branche de grands magasins Karstadt qui compte quelque 20.000 employés.
Le patron d'Arcandor, Karl-Gerhard Eick, le patron de l'entreprise rivale Metro (grands magasins Kaufhof/Galeria), Eckhard Cordes, ainsi que des représentants des banques Sal. Oppenheim et Goldman Sachs, discutaient dimanche d'une possible fusion des branches grands magasins des deux entreprises, a indiqué le porte-parole de Metro à l'AFP.
Le syndicat des services Verdi a appelé dimanche dans un communiqué Mme Merkel à intervenir financièrement pour sauver le groupe et à faire pression sur les responsables pour qu'ils trouvent une solution pour sauver les emplois.
"On ne peut éviter la faillite sans une aide immédiate du gouvernement fédéral", a estimé Margret Mönig-Raane, du syndicat Verdi.
"Il faut que cette aide vienne lundi", a-t-elle ajouté tandis que quelque 30.000 salariés des 89 grands magasins Karstadt et du groupe de distribution Quelle entamaient un mouvement de protestation à travers le pays, forts d'une pétition signée par 1,3 million de clients pour la sauvegarde de leur entreprise.
S'exprimant dans le journal Bild am Sonntag, M. Cordes, le patron de Metro, affirmait dimanche qu'une fusion des quelque 200 grands magasins Kaufhof, Karstadt et Da Galeria entraînerait probablement la fermeture d'une quarantaine d'entre eux, mais permettrait d'assurer l'avenir d'au moins 15.000 employés de son rival Karstadt.