Le gouvernement allemand a démenti vendredi faire pression sur le Portugal pour qu'il sollicite à son tour une aide internationale, un porte-parole du ministère des Finances affirmant que ce n'était "pas du tout la position de la maison".
"Le gouvernement allemand ne fait pression sur personne", a déclaré lors d'un point de presse régulier son porte-parole, Steffen Seibert.
Un porte-parole du ministère des Finances avait fait une déclaration dans le même sens un peu auparavant, ajoutant: "ce n'est pas du tout la position de la maison".
Berlin "part du principe que les efforts de consolidation budgétaire du Portugal seront couronnés de succès", selon un autre porte-parole de ce même ministère, et que le pays n'aura pas besoin de solliciter le soutien financier de ses partenaires européens.
Vendredi le quotidien économique allemand Financial Times Deutschland affirmait que le Portugal était mis sous pression par la Banque centrale européenne (BCE) et plusieurs pays de la zone euro pour qu'il demande une aide financière, avec pour arrière-pensée d'éviter une contagion à l'Espagne des difficultés de son voisin.
Le journal citait une source au ministère des Finances mais "personne qui ait le droit de s'exprimer au nom du ministère ne s'est exprimé dans ce sens", selon le porte-parole du ministère.
Le Portugal a, lui aussi, catégoriquement réfuté les informations du quotidien allemand.
Lisbonne "dément toute pression de la BCE ou des pays européens pour que le Portugal demande de l'aide", a indiqué une porte-parole du cabinet du Premier ministre José Socrates, qualifiant les informations publiées par le Financial Times Deutschland de "totalement fausses".
Alors que l'Irlande s'est résolue à demander l'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, les marchés spéculent désormais sur les prochains pays qui pourraient devoir l'imiter, et en particulier sur le Portugal et l'Espagne.
"Les marchés ont les yeux rivés principalement sur le Portugal en ce moment", a déclaré l'économiste en chef de la première banque allemande, Deutsche Bank. "Les mouvements de marché montrent que le marché s'attend à ce que le Portugal fasse appel au fonds" européen de stabilité, a ajouté Thomas Mayer dans un entretien avec le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).
Selon lui, la restructuration de la dette de certains pays de la zone euro actuellement en difficulté ne pourra vraisemblablement pas être évitée.
"Les politiques disent que (le mécanisme de crise) ne doit valoir que pour la dette émise après 2013, pas celle déjà émise. Mais nous avons une crise maintenant, et je n'ai encore trouvé personne qui m'explique ce qui va se passer avec les dettes existantes", a expliqué M. Mayer. "Que va-t-il se passer avec ces titres si les programmes de consolidation ne fonctionnent pas?", s'interroge-t-il, en référence aux mesures d'assainissement budgétaire annoncées par la Grèce, l'Irlande ou encore le Portugal.