L'Autorité française des marchés financiers a soupçonné dix-sept personnes de délits d'initiés dans le cadre de l'affaire EADS, dont sept ont été pointées du doigt le 28 juillet dernier par le rapporteur de la Commission des sanctions de l'AMF, Antoine Courteault.
- Noël Forgeard: le Français, ancien co-président d'EADS en 2005-2006, a exercé 293.000 options en mars 2006 et dégagé une plus-value de 3,7 millions d'euros.
M. Courteault a préconisé une sanction de 5,4 millions. Mais l'AMF a le pouvoir théorique de lui faire payer beaucoup plus si elle le reconnaît coupable.
- John Leahy: l'Américain, actuel directeur commercial d'Airbus, a exercé 175.350 options en mars 2006, faisant une plus-value de 2,2 millions d'euros. Une amende de 3,6 millions est recommandée par M. Courteault.
- Jean-Paul Gut: le Français, ancien directeur général délégué d'EADS, a exercé 75.000 options en mars 2006 et touché 1,1 million d'euros. Le rapporteur préconise une amende de 1,1 million.
- Andreas Sperl: l'Allemand, ancien directeur financier d'Airbus, actuel directeur du site EADS de Dresde, a exercé 30.400 options le 21 mars 2006, réalisant une plus-value de 544.000 euros. Une amende de 710.000 euros est demandée.
- Alain Flourens: le Français, responsable des centres d'excellence d'Airbus, a exercé en mars 2006 16.000 options pour une plus-value de 168.000 euros. La sanction demandée s'éleve à 360.000 euros.
- Olivier Andriès: le Français, ancien vice-président d'Airbus, aujourd'hui chez Safran, a exercé en mars 2006 256.000 options pour une plus-value de 389.000 euros. Il est menacé d'une amende de 310.000 euros.
- Erik Pillet: le Franco-Américain, ancien directeur des ressources humaines d'Airbus, a exercé en mars 2006 10.400 options, pour 161.000 euros de plus-value. Amende demandée: 90.000 euros.
- Le rapporteur a par ailleurs proposé une sanction de 700.000 euros à l'endroit d'EADS pour n'avoir pas communiqué "dès que possible" au marché l'information sur les retards de l'A380.
- L'inspection de l'AMF avait soupçonné dix autres personnes, dont l'actuel président d'Airbus, l'Allemand Thomas Enders et son prédécesseur l'Allemand Gustav Humbert - et les deux actionnaires Lagardère et Daimler. Ces noms ont mis hors de cause mais ils peuvent théoriquement être tout de même sanctionnés.