Iliad, maison mère de l'opérateur télécoms Free, continue à recruter activement des clients, profitant notamment de fuites d'abonnés mobiles de son concurrent Numericable-SFR et a vu son activité progresser de 7% au premier trimestre.
Le trublion des télécoms, fondé par Xavier Niel, a publié vendredi un chiffre d'affaires consolidé de 1,075 milliard d'euros pour les trois premiers mois de l'année et confirmé son objectif d'une croissance de son résultat brut d'exploitation (Ebitda) supérieure à 10% cette année.
Cette performance correspond globalement aux attentes des analystes compilées par Factset qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 1,076 milliard d'euros.
Le titre était en lègère hausse de 0,25% à 217,50 euros vers 10H00 à la Bourse de Paris, dans un marché très calme en progression de 0,20%.
Le groupe a vu son activité tirée essentiellement par le mobile, qui progresse de 18,5% sur la période, tandis que le fixe reste quasi stable (+0,3%) dans un contexte de forte concurrence.
"On a une dynamique de recrutement sur le trimestre qui est très bonne avec 420.000 nouveaux abonnés" pour le mobile, a souligné Maxime Lombardini, directeur général de Free à l'AFP, ce qui équivaut selon le groupe à une part de marché de 15%.
L'offre à bas coût de Free continue à séduire et les consommateurs sont aussi attirés par l'élargissement de l'itinérance gratuite à internationale, attractive à l'approche des vacances, relève-t-il. Au total, "la dynamique commerciale est très bonne et elle devrait se poursuivre", a noté le responsable.
L'opérateur "a vu son +mix+ de forfaits s'améliorer", selon M. Lombardini. Free enrichit en effet son offre pour faire migrer ses abonnés du forfait à 2 euros -qui représente la moitié environ des forfaits mobiles- vers des forfaits plus rémunérateurs.
Alors que les ventes de terminaux, avec notamment la sortie de l'iPhone 6, avaient porté le chiffre d'affaires mobile fin 2014, c'est le chiffre d'affaires des services fournis par l'opérateur, en hausse de 23%, qui mène la croissance au premier trimestre.
Free a recruté également 77.000 nouveaux abonnées haut débit fixe, soit 42% des recrutements nets sur cette période tous opérateurs confondus selon ses estimations pour une part de marché qu'il estime à quelque 25%.
Le groupe a réalisé une opération de "vente privée" début janvier, qui a musclé les recrutements.
Ces offres promotionnelles ont néanmoins fait baisser son revenu moyen par abonné (Arpu) dans le haut débit à 34,7 euros, contre 35,1 euros fin décembre. Le groupe ne dévoile pas l'Arpu de ses autres segments.
"L'impact des promotions réalisées sur le site de ventes privées s'accentue et montre que beaucoup de recrutements ont été réalisés par ce canal depuis un an en raison de la pression tarifaire exercée par Bouygues (PARIS:BOUY) Telecom", observe un courtier parisien.
Sur le mobile, le groupe affiche 10,5 millions d'abonnés, auxquels s'ajoutent 5,9 millions d'abonnés haut débit, ce qui lui apporte un total de 16,5 millions d'abonnés.
Le groupe, qui a renoncé à racheter son concurrent Bouygues Telecom l'an dernier, souligne continuer à développer son propre réseau avec plus de 950 sites 4G déployés au premier trimestre (contre 400 environ l'an dernier). L'opérateur est devenu début mai le troisième opérateur pour les sites 4G, doublant Numericable-SFR, selon les données de l'Agence nationale des fréquences.
Iliad clôt ainsi la publication des résultats du premier trimestre des opérateurs télécoms français, qui ont montré des performances contrastées.
Si Free comme Bouygues Telecom et Orange, voient les recrutements de nouveaux abonnés progresser, Numericable-SFR, en pleine phase d'intégration, voit son nombre d'abonnés chuter. Ce dernier a perdu quelque 400.000 clients mobiles particuliers à 15,8 millions, une hémorragie dont ont su profiter les concurrents.
Orange a quasi stabilisé son chiffre d'affaires au premier trimestre (-1,4% à 9,67 milliards d'euros), tandis que Bouygues Telecom a affiché une activité en recul de 2% à 1,063 milliard d'euros.
Le chiffre d'affaires de Numericable-SFR s'est lui replié de 4,6% à 2,740 milliards d'euros, mais son retour à la rentabilité sur le trimestre a été salué par le marché.