La criminalité, due principalement au trafic de drogue, ampute les pays d'Amérique centrale de l'équivalent de 8% de leur PIB en moyenne chaque année, indique la Banque mondiale (BM) dans un rapport publié jeudi.
La criminalité transfrontalière, rampante dans la région, engendre non seulement des coûts matériels, mais elle accroît aussi les coûts liés à la sécurité, la justice et elle fait fuire les investisseurs potentiels, explique la BM.
"Un taux de criminalité élevé nuit aux investissements et les maigres fonds publics sont affectés à renforcer les forces de sécurité plutôt qu'à stimuler l'activité économique", analyse Rodrigo Serrano-Berthet, co-auteur de ce rapport.
Selon le document, la criminalité coûte chaque année 2,291 milliards de dollars au Guatemala (l'équivalent de 7,7% de son PIB), 2,010 milliards au Salvador (10,8% de son PIB), 885 millions au Honduras (9,6% de son PIB), 529 millions au Nicaragua (10% de son PIB) et 791 millions au Costa Rica (3,6 % de son PIB).
Les analystes de la Banque mondiale estiment que le narcotrafic, dont la région est une plaque tournante, est le principal catalyseur de la criminalité. Les gangs armés, qui comptent 70.000 membres dans la zone, et la facilité avec laquelle il est possible de se procurer des armes sont d'autres facteurs, souligne l'institution dont le siège est à Washington.
Il n'existe aucune "solution à court terme" pour briser la "spirale de la criminalité et de la violence", prévient le directeur de la BM pour l'Amérique centrale, Julio Jaramillo. Seules la persévérance et une stratégie "à plusieurs niveaux" pourront contribuer à freiner la criminalité, observe-t-il.