Le nouveau numéro un de la CFDT, Laurent Berger, est allé apporter son soutien jeudi soir aux métallos de l'usine ArcelorMittal de Florange qui campent devant le ministère du Redressement productif, pour sa première visite de terrain en tant que secrétaire général de la centrale.
Laurent Berger était accompagné du secrétaire général sortant François Chérèque qui a rappelé avoir réservé sa première visite de secrétaire général, il y a dix ans, au site de Florange, en Moselle, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les deux hommes sont allés à la rencohntre de la poignée de métallos ayant installé mercredi un campement de fortune sur le parvis du ministère pour maintenir la pression sur l'Etat, dont Edouard Martin, délégué CFDT.
"Lorsque j'étais responsable des Pays-de-Loire, j'ai visité le site avec Edouard comme guide. Donc je suis très sensible à leur situation", a déclaré M. Berger à la presse sur place. "Toute la CFDT les soutient et je suis venu leur dire ça aussi".
Le successeur de François Chérèque a pressé le gouvernement de tenir parole après que celui-ci a évoqué une nationalisation de Florange si ArcelorMittal refusait de vendre l'intégralité du site sidérurgique.
"Le gouvernement ne peut pas revenir en arrière. Il faut qu'il aille au bout (...) C'est important la parole publique: quand on dit quelque chose il faut le tenir", a-t-il jugé.
Mais le nouveau patron de la CFDT a répété qu'une nationalisation n'était qu'une solution transitoire: une participation de l'Etat "doit être temporaire et centrée sur un vrai projet industriel".
Pour sa part Edouard Martin a indiqué qu'une délégation avait été reçue jeudi après-midi par le directeur de cabinet du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et a dit avoir rappelé que "cela ne fait pas 48 heures mais 18 mois" que les métallos attendent.
"Qu'est qu'on fait samedi" à l'expiration du délai fixé par ArcelorMittal?, a demandé M. Martin en indiquant "ne plus croire à une réponse" d'ici là.
Lui et les autres métallos de Florange s'apprêtaient à passer une deuxième et dernière nuit sous la tente, avant de repartir vendredi matin, ont-ils indiqué, préférant attendre la réponse avec leurs collègues du site mosellan où devrait se tenir un rassemblement dans l'après-midi.
"Si (la réponse) est positive, on pourra rire ensemble ; si c'est négatif on pourra pleurer ensemble", a commenté Edouard Martin.