Le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën, qui a triplé sa perte nette l'an passé, s'attend à une année 2010 difficile sur fond d'arrêt des primes à la casse, mais mise sur ses nouveaux modèles pour améliorer sa part de marché.
"Le groupe aborde 2010 dans une meilleure situation qu'en 2009", mais "les marchés automobiles restent contrastés et parfois incertains", a résumé le président de PSA Philippe Varin, lors de la conférence de presse-bilan du groupe mercredi.
PSA prévoit encore cette année des "conditions difficiles", avec notamment une baisse de 9% du marché en Europe, là où le groupe réalise les deux tiers de ses ventes. Une baisse de même ampleur est attendue en France.
"Nos résultats financiers 2009 montrent une nette amélioration de notre performance au second semestre, mais reflètent aussi la gravité de la crise affectant l’industrie automobile", a souligné le patron de PSA.
Il a avancé un objectif pour la première moitié de l'année 2010 seulement, où le groupe veut continuer à dégager un bénéfice opérationnel courant, comme il l'a fait au second semestre 2009.
Raison de cette prudence, les "incertitudes sur la fin des différents schémas de primes à la casse" qui pèsent sur la fin d'année, même avec "un début de reprise économique".
En 2009, le deuxième constructeur européen a accusé une perte nette de 1,161 milliard d'euros, après une perte de 363 millions un an auparavant. Le chiffre d'affaires a reculé de 10,9% à 48,417 milliards d'euros.
Ces annonces ont déplu aux investisseurs: le titre enregistrait la deuxième plus forte baisse à la Bourse de Paris à 15H42: -3,45% à 21,54 euros dans un marché en hausse de 0,82%.
L'année 2009 a cependant été contrastée avec un meilleur deuxième semestre, porté par une reprise des marchés automobiles grâce aux primes à la casse, qui s'est traduit par un chiffre d'affaires en hausse et un bénéfice opérationnel courant de 137 millions d'euros.
Reste que la division automobile (qui représente 80% du chiffre d'affaires) a terminé l'année sur une perte opérationnelle courante de 1,257 milliard d'euros, en dépit d'un mieux au second semestre.
Pour affronter 2010, Philippe Varin s'est montré "très confiant" sur la "dynamique commerciale" de PSA.
PSA veut augmenter sa part de marché en 2010, après avoir atteint 14,3% en Europe au dernier trimestre 2009, grâce à ses récents modèles (Peugeot 3008 et 5008, Citroën C3 et C3 Picasso) et des nouveaux modèles comme les Citroën DS3 et Peugeot RCZ.
Le groupe veut aussi continuer à réduire les coûts et améliorer ses capacités de production.
L'autre grande priorité ira au développement sur les marchés à forte croissance, et notamment la Chine. PSA veut y vendre plus de 350.000 véhicules en 2010, contre 270.000 l'an dernier, grâce aux Citroën C5 et Peugeot 408.
En Russie, l'usine de Kalouga, construite en commun avec Mitsubishi, va commencer à produire des Peugeot 308 à la fin mars.
Mais si PSA veut être "un champion sur la scène mondiale", il n'en conserve pas moins "une base industrielle très française" en produisant en France 47% des véhicules qu'il vend et presque 90% des moteurs, a rappelé Philippe Varin.
PSA compte 100.000 emplois dans l'Hexagone sur un effectif total de 186.000, a souligné le patron de PSA, qui "ne doute pas (du) support du gouvernement sur la question de la compétitivité".