L'Union européenne s'est réunie mercredi à Stockholm pour un sommet avec la Russie au cours duquel les questions énergétiques devraient avoir une place de choix, les Européens espérant éviter une coupure de l'approvisionnement en gaz russe cet hiver.
"Nous espérons avoir une bonne discussion aujourd'hui sur le climat, l'énergie et les questions économiques", a déclaré le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui préside l'UE, en ouvrant la réunion peu après 11H00 (10H00 GMT), en présence du président russe Dmitri Medvedev.
Le sommet doit aussi aborder les craintes de l'UE au sujet du respect des droits de l'Homme en Russie et en particulier dans le Caucase, ainsi que le climat, à moins de trois semaines de l'ouverture de la conférence mondiale de l'ONU à Copenhague.
Dans la matinée ont eu lieu des discussions préliminaires sur l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
"Nous avons confirmé qu'adhérer à l'OMC était notre objectif", a déclaré le représentant de la Russie auprès de l'UE, Vladimir Tchijov. Il a fustigé les "versions fausses" qui circulent en Occident sur les intentions de Moscou à ce sujet, y compris celle selon laquelle "nous voulons nous éloigner de l'OMC".
M. Tchijov a indiqué qu'un accord préliminaire conclu lundi entre Moscou et l'UE visant à éviter de nouvelles interruptions de livraisons de gaz russe à l'Europe, serait formellement entériné lors du sommet.
Il s'agit d'un "mécanisme d'alerte rapide" qui prévoit des consultations entre les deux parties si des problèmes surviennent, techniques ou politiques.
Un quart du gaz consommé dans l'UE provient de Russie et la plupart transite par l'Ukraine. Or Kiev et Moscou ont des différends réguliers sur le règlement des factures et sur le prix payé par l'Ukraine et que Moscou juge dérisoire.
Moscou a mis en garde l'UE à plusieurs reprises contre les risques liés aux nouvelles difficultés de l'Ukraine à payer ses factures énergétiques.
En janvier dernier, la Russie avait fermé les vannes, suspendant durant deux semaines l'approvisionnement en gaz dans plus d'une dizaine de pays de l'UE. Et une répétition est redoutée au cours du prochain hiver.
"Nous sommes aussi inquiets que l'UE", a souligné M. Tchijov mercredi, rappelant que la situation risquait d'être compliquée par la tenue de l'élection présidentielle le 17 janvier en Ukraine. "Penser que quelqu'un proposera une augmentation du prix du gaz (en Ukraine pour payer les factures) à la veille d'une présidentielle est naïf!", a dit le diplomate.
Moscou souhaite que l'Europe délie davantage les cordons de la bourse pour aider Kiev à régler ses factures.
Le sommet s'annonce compliqué aussi sur les droits de l'Homme, sujet que les Suédois, très sourcileux sur la question, entendent soulever.
"Si la Suède avance le sujet des droits de l'Homme dans le Caucase, la Russie adoptera une posture très défensive", a expliqué à l'AFP un expert de l'European Council on Foreign Relations, Andrew Wilson.
La ministre suédoise des Affaires européennes Cecilia Malmström a récemment "salué" les déclarations du président Medvedev sur la démocratie. "Mais il faut qu'elles soient suivies de faits, la situation des droits de l'Homme en Russie est très préoccupante", a-t-elle ajouté.
Autre sujet de tension: l'an dernier, la Suède et la Pologne ont promu un Partenariat oriental entre l'UE et six pays que Moscou considère comme faisant partie de sa sphère d'influence (Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, Moldavie, Ukraine.
Au point que Moscou a longtemps refusé que le sommet UE-Russie sous présidence européenne suédoise soit organisé à Stockholm.