Swisscom a annoncé mercredi le lancement d'une offre de 256 millions d'euros afin de mettre la main sur les titres des actionnaires minoritaires de sa filiale italienne Fastweb, par ailleurs au centre d'une affaire de fraude fiscale.
"Le Conseil d'administration de Swisscom a décidé de soumettre aux actionnaires de Fastweb restants, via sa filiale Swisscom Italia, une offre publique d'achat d'un montant de 18 euros par action (...). Le prix total d'achat s'élève à 256 millions d'euros", a indiqué le groupe suisse dans un communiqué.
"L'objectif poursuivi par Swisscom est de racheter les parts minoritaires détenues dans Fastweb à hauteur de 17,918% et de retirer les titres de l'entreprise de la Bourse de Milan", a-t-il poursuivi.
Swisscom, qui a pris le contrôle de la société italienne en 2007, détient 82,08% de Fastweb.
L'annonce de cette OPA a provoqué un envol du titre Fastweb de 33,51% à 17,93 euros, soit juste au-dessous du prix proposé par Swisscom qui représente une prime de 34,6% par rapport au cours de Fastweb mardi.
Swisscom a de son côté terminé la séance quasi stable (+0,05%) à 397,90 francs suisses.
Le groupe suisse financera cette opération "par ses propres moyens ou par le biais des lignes de crédit existantes" mais assure qu'il disposera encore des ressources pour "d'autres transactions éventuelles" et sera "en mesure de verser en 2011 un dividende (...) au moins égal" à celui versé en 2010.
La réussite de l'opération dépend "d'un taux d'acceptation minimal de 95%", a précisé Swisscom. L'opération débutera dès que le gendarme de la Bourse italien, la Consob, aura donné son feu vert.
Selon le groupe suisse, cette opération, qui lui permet de se concentrer encore plus sur "les deux marchés clés de la Suisse et de l'Italie", se justifie par le "bon potentiel de croissance de Fastweb" et ses "perspectives prometteuses".
"Depuis que Swisscom a repris Fastweb, l'entreprise a connu une forte croissance. Au 30 juin 2010, elle comptait près de 1.693.800 clients de services haut débit" et "en 2009, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 1,853 milliard d'euros et un résultat opérationnel (EBIT) de 138 millions", souligne le groupe suisse.
Fastweb est en revanche au centre d'une affaire de fraude fiscale et de blanchiment d'argent présumés en Italie avec Telecom Italia Sparkle, filiale de Telecom Italia.
Les deux sociétés, qui clament leur innocence, sont accusés d'avoir facturé de 2003 à 2007 environ 2 milliards d'euros de services téléphoniques fictifs auprès de sociétés étrangères de complaisance, fraudant ainsi le fisc et blanchissant de l'argent sale.
Le fondateur de Fastweb, Silvio Scaglia, sera jugé avec 35 autres personnes, dont d'anciens responsables de Fastweb et de Telecom Italia Sparkle, à partir du 2 novembre à Rome.
Cette affaire avait obligé le groupe à passer une provision de 70 millions d'euros qui avait grevé les résultats de Swisscom au premier trimestre.