Le groupe internet Google a publié jeudi un bénéfice net trimestriel en hausse de 37,4%, supérieur aux attentes, grâce à un bond des ventes, et a indiqué qu'il entendait renforcer ses embauches et poursuivre ses acquisitions.
Le bénéfice net du premier trimestre est ressorti à 1,955 milliard de dollars, soit 6,76 dollars par action hors éléments exceptionnels, alors que les analystes n'avaient anticipé que 6,60 dollars.
Le chiffre d'affaires total s'affiche à 6,77 milliards de dollars, en hausse de 23% sur un an.
Une fois déduites les recettes reversées aux sites partenaires, les revenus s'affichent à 5,06 milliards de dollars, bien au-delà des 4,95 milliards de dollars attendus par les analystes, témoignant d'une reprise générale du marché publicitaire sur internet, y compris aux Etats-Unis.
"A l'avenir, nous restons engagés à investir lourdement dans l'innovation, à la fois pour engendrer la croissance à venir de nos activités de base et nouvelles, et pour aider à bâtir l'avenir de l'internet ouvert", a souligné le directeur financier Patrick Pichette, cité dans un communiqué.
"Nous avons de solides projets de fusion-acquisition", a-t-il ajouté sans plus de précisions lors d'une téléconférence avec des analystes, en l'absence du PDG Eric Schmidt.
Le groupe, qui a déjà réalisé plusieurs acquisitions ces derniers mois, disposait de 26,5 milliards de dollars de liquidité au terme du premier trimestre le 31 mars.
Google, qui avait procédé à ses premiers licenciements l'an dernier, a également repris une politique d'embauches "déterminée", ayant déjà augmenté ses effectifs de quelque 800 personnes ces trois derniers mois (avec 20.621 employés au 31 mars).
L'action perdait tout de même 4,85% à 566,40 dollars après ces annonces dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse, après plusieurs jours de hausse sur des rumeurs d'excellents résultats.
L'analyste Mark Mahaney, chez Citigroup, a expliqué que la hausse du bénéfice par action par rapport à la fin 2009 (+2%) était "un chouïa décevante" par rapport à ses attentes (+3%).
Interrogé sur ses activités en Chine, M. Pichette a répété que le groupe, qui tend à incarner "l'ouverture sur internet", avait pris la "bonne décision" en décidant de cesser de censurer son moteur de recherche.
"Ce que nous avons fait nous permet en fait de rester en Chine", a-t-il également souligné, rappelant que si les internautes chinois sont redirigés vers ses serveurs situés à Hong Kong, des équipes de vente et de recherche-développement restent sur le continent.
Interrogés sur la stratégie de Google dans l'internet mobile, les responsables de Google se sont montrés "très confiants" sur l'obtention d'un feu vert des autorités à l'acquisition de la régie AdMob, annoncée en novembre pour 750 millions de dollars.
"Les signes sont évidents que le secteur de la publicité mobile en est à ses débuts", a souligné M. Pichette, et qu'il est déjà "incroyablement concurrentiel", ce qui selon lui doit calmer les soupçons de monopole.
Enfin un autre responsable de Google, Jeff Huber, a souligné la vitalité du système d'exploitation Android développé pour les téléphones portables, soulignant qu'il faisait déjà fonctionner 34 modèles d'appareil.
Il a également indiqué, sans plus de précision, que le téléphone Nexus One, entièrement conçu par Google et vendu depuis janvier, était "profitable", sans plus de précision.