Le Fonds monétaire international a appelé mardi la Chine à intensifier ses progrès en vue de faire dépendre son économie davantage de sa consommation interne, et s'est félicité une nouvelle fois de la décision prise par Pékin de laisser flotter plus librement sa monnaie.
"Le défi qui se pose désormais" à la Chine "est de déterminer le rythme et la séquence des mesures devant permettre de sortir de la politique de relance budgétaire et d'expansion du crédit, tout en faisant davantage de progrès dans la réorientation de l'économie vers la consommation privée", écrit le FMI dans un communiqué rendant compte d'une réunion de son conseil d'administration.
Cette réunion, qui a eu lieu lundi à Washington, a permis de valider les consultations du Fonds et de la Chine dans le cadre de l'évaluation de l'économie de ce pays.
Les administrateurs du Fonds ont "félicité la Chine pour sa réponse rapide et décisive à la crise économique mondiale" et pour l'engagement des autorités "à respecter le cadre d'action décidé par le G20 en faveur d'une croissance mondiale forte, viable et équilibrée", ajoute le FMI.
Ils ont "accueilli favorablement la décision récente" prise par Pékin "de revenir à son régime de taux de change flottant contrôlé", indique le FMI.
"Plusieurs administrateurs sont convenus que le taux de change du yuan était sous-évalué", mais "un certain nombre d'autres se sont montrés en désaccord" sur ce point, ajoute le communiqué.
Selon le Fonds, "plusieurs administrateurs ont insisté sur le fait que, avec le temps, un yuan plus fort faciliterait le passage" d'une économie tirée principalement par les exportations et les investissements vers une économie reposant sur "la consommation privée comme moteur principal de la croissance".
Pékin a décidé en juin de laisser sa monnaie flotter plus librement, après lui avoir imposé un taux de change quasi fixe face au dollar pendant presque deux ans, mais les Occidentaux estiment que la monnaie chinoise est toujours sous-évaluée.
Dans le cadre des engagements pris par les pays riches et émergents du Groupe des Vingt afin de favoriser une croissance mondiale plus équilibrée, la Chine doit développer sa consommation interne tandis que les Etats-Unis épargneront davantage.
Le conseil d'administration est la plus haute instance de décision du FMI. Il compte 24 sièges réservés à autant de représentants de pays ou de groupes de pays.
Pour le Conseil, il y a de la "place pour réorienter davantage le plan de relance budgétaire vers des mesures qui favorisent la consommation privée, augmentent les revenus des ménages, diminuent les inégalités de revenus et améliorent la protection sociale".
Néanmoins, les administrateurs sont "en faveur d'une extinction progressive des mesures de relance budgétaire en 2011, à condition que l'économie maintienne son cap actuel".
Le FMI estime que la croissance du PIB chinois devrait atteindre 10,5% en 2010 et 9,6% en 2011.
Le Fonds a félicité par ailleurs la Chine pour les mesures "pragmatiques" qu'elle a prises pour "endiguer la hausse des prix immobiliers", et note que "des mesures supplémentaires pourraient être nécessaires pour régler ce problème à la racine", alors que certains craignent qu'une bulle spéculative soit en formation dans l'immobilier chinois.