Le constructeur de voitures de luxe allemand Porsche, qui discute depuis plusieurs semaines avec le Qatar sur une entrée de l'émirat à son capital, a convoqué un conseil de surveillance extraordinaire pour le 23 juillet, a indiqué un porte-parole à l'AFP.
Selon des sources proches du conseil de surveillance interrogées par l'AFP, les membres du conseil vont discuter de l'offre déposée par le Qatar portant à la fois sur une entrée au capital de Porsche et sur le rachat d'options sur actions Volkswagen détenues par Porsche.
Ils vont aussi parler de l'offre formulée par Volkswagen, qui propose de racheter 49% des activités automobiles de Porsche pour le désendetter, ont précisé ces sources.
Le porte-parole de Porsche a refusé de s'exprimer sur l'ordre du jour de la réunion, se contentant d'indiquer que "la direction de Porsche a demandé la tenue d'un conseil de surveillance extraordinaire le 23 juillet".
Les invitations ont été lancées par Wolfgang Porsche, président de l'instance, a-t-il précisé.
Porsche est en grande difficulté, peinant à supporter un endettement de 9 milliards d'euros lié au rachat de 51% de son compatriote Volkswagen, numéro un européen de l'automobile.
Depuis des mois, il est aussi empêtré dans une véritable guerre familiale, entre deux clans des héritiers Porsche, d'un côté Ferdinand Piëch, également président du conseil de surveillance de Volkswagen, et de l'autre Wolfgang Porsche.
Un rachat de Porsche par VW pourrait renforcer le pouvoir de M. Piëch, aux dépens de M. Porsche, alors que l'arrivée du Qatar pourrait consolider Porsche et relancer le scénario inverse d'une prise de contrôle total de VW par Porsche.
S'ajoute à ce conflit entre milliardaires le rôle joué par le patron de Porsche, Wendelin Wiedeking, qui peinerait à garder son poste en cas de fusion entre les deux groupes.
La direction de Porsche avait d'ailleurs vivement rejeté le 29 juin dernier l'offre de Volkswagen, estimant qu'il ne s'agissait pas d'un "chemin praticable".
Vendredi, le porte-parole de Porsche a en revanche rappelé que "le but reste la création d'un groupe intégré".