Après une nouvelle semaine de progression, Wall Street attend de nouveaux indicateurs pour préciser le calendrier d'une reprise qu'elle sait longue à venir, mais qu'elle veut anticiper.
Pour sa quatrième hausse hebdomadaire consécutive, le Dow Jones a encore engrangé 2,16% à 9.370,07 points, son niveau le plus haut depuis novembre.
Le Nasdaq, à dominante technologique, et l'indice élargie S&P 500 ont tous les deux fait tomber des seuils symboliques en début de semaine.
Le premier a accroché les 2.000 points, pour s'établir à 2.000,25 points vendredi, en hausse de 1,10% sur la semaine. Le S&P 500 est monté de 2,33% et vaut désormais 1.010,48 points.
Le marché "parie sur la reprise, il y a de nouvelles preuves qu'elle se concrétise", explique Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. En particulier le troisième mois d'affilée de hausse des commandes industrielles en juin et les chiffres de l'emploi ont constitué de bonnes surprises, selon l'analyste.
"L'emploi est un composant critique au sentiment positif qui veut que le rétablissement de l'économie repose sur des bases solides. A ce titre, le marché estime que les niveaux actuels sont justifiés", souligne M. Pado.
La semaine s'est ainsi terminée vendredi sur un gain de 1,23% pour le Dow Jones après le repli, contre toute attente, du taux de chômage aux Etats-Unis à 9,4%.
Dans les jours à venir, les investisseurs vont donc surveiller un certain nombre d'indicateurs, comme les chiffres de la productivité au deuxième trimestre lundi, a priori une confirmation des chiffres du produit intérieur brut qui avaient été bien accueillis, et les prix à la consommation vendredi (précédés jeudi des prix à la production).
"Quand on regarde les statistiques des semaines à venir, il semble peu probable qu'il y ait quelque chose qui se mettra dans les roues du marché", observé Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
Le marché sera surtout attaché à voir si le consommateur américain a repris ses habitudes en termes de dépenses: les ventes de détail pour juillet seront publiés jeudi.
"Il va falloir être prudent: les attentes sont peut-être un peu élevées", prévient toutefois Marc Pado. L'indice de l'université du Michigan sur le moral des consommateurs paraîtra lui vendredi.
"On sait déjà que le consommateur ne participe pas vraiment à cette reprise, liée à d'autres facteurs", fait toutefois remarquer Gina Martin.
La réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine mardi et mercredi sera très suivie, non pour le niveau de ses taux où le statu quo est largement anticipé, que pour trouver des éclaircissements sur sa politique à venir.
"Ce qui est attendu, c'est plus de visibilité sur la façon dont la Fed va s'y prendre pour commencer à défaire certaines parties de la relance", rapporte Mme Martin.
Le marché regardera également si la Fed va poursuivre ou accroître son programme d'achat de bons du Trésor, destiné à faire baisser le niveau des taux.
Cette tendance ne s'est pas fait ressentir cette semaine: le marché obligataire a chuté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse de son prix, est monté à 3,854% contre 3,501% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,603% contre 4,311% une semaine plus tôt.
Il restait par ailleurs quelques publications de résultats sporadiques attendues: le groupe de grande distribution Wal-Mart est attendu jeudi.