La Bourse de New York a fini en petite baisse vendredi, insensible à l'annonce de l'abaissement par Standard and Poor's de la note de crédit de la France: le Dow Jones a cédé 0,39% et le Nasdaq 0,51%.
Selon les chiffres définitifs de la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 48,96 points à 12.422,06 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 14,03 points à 2.710,67 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 0,49% (6,41 points) à 1.289,09 points.
Wall Street s'était orientée en baisse dès l'ouverture, reflétant le sentiment du marché après la publication des résultats trimestriels de la banque JPMorgan, inférieurs aux attentes du marché.
Première grande banque à publier ses résultats, JPMorgan (-3,31% à 35,62 dollars) a annoncé une hausse de 9% de son bénéfice, à 19,0 milliards de dollars en 2011. Par action, le bénéfice du dernier trimestre est ressorti en-deçà des prévisions du marché, qui s'attendait également à un meilleur chiffre d'affaires.
Sans être particulièrement mauvais, ces chiffres "montrent la réalité du secteur", a commenté Gregori Volokhine, stratège chez Meeschaert. "Parce qu'il y a maintenant du frémissement - vraiment positif - dans l'économie américaine, on avait tout à coup imaginé que les banques allaient faire des bénéfices".
"Le secteur financier a été le moteur du marché depuis le début de l'année, c'est un retour à la réalité", a observé de son côté Mace Blicksilver, directeur du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management.
JPMorgan "n'a pas réussi à satisfaire les attentes, (...) l'activité des banques d'affaires a été faible, mais tout le monde le savait", a nuancé Patrick O'Hare, de Briefing.com, notant des signes positifs d'amélioration du marché du crédit.
Plus que la perte du AAA français, la meilleure note possible, "le marché s'inquiète de l'échec des négociations en Grèce sur la restructuration de la dette", a souligné M. Volokhine.
Le marché avait en effet anticipé depuis plusieurs semaines l'abaissement de la note de la France, deuxième économie européenne, ce qui explique le calme relatif des investisseurs américains à l'annonce par le gouvernement français que le pays avait bien perdu son AAA. La note de Paris a été abaissée à AA+ avec perspective négative, a indiqué S&P après la fermeture de Wall Street.
Les banques ont annoncé une suspension des négociations avec la Grèce au sujet de la réduction de ce pays, à l'origine de la crise dans le Vieux Continent.
"Si la Grèce devait faire défaut, là, il pourrait y avoir de vrais problèmes dans le système financier", a insisté M. Volokhine.
Aux Etats-Unis, le secteur bancaire a également tiré à la baisse le marché en raison d'informations de presse faisant état des projets de Bank of America (-2,65% à 6,61 dollars) de réduire sa voilure aux Etats-Unis.
Citigroup a lâché 2,72% (30,74 dollars), Goldman Sachs 2,22% (98,96 dollars) et Morgan Stanley 3,15% (16,63 dollars).
Le doyen de la photographie, Eastman Kodak, a chuté de 22,78% à 51,90 cents. Proche de la faillite, le groupe américain serait en discussion avec Citigroup pour une éventuelle recapitalisation.
General Electric a abandonné 0,48% (18,84 dollars). Un juge a confirmé une décision reconnaissant que le groupe avait menti sur sa santé financière pendant la crise financière de 2008.
PepsiCo a terminé également en petite baisse de 0,34% à 64,40 dollars. Le Wall Street Journal a rapporté que le groupe devrait finalement s'orienter vers davantage d'investissement en marketing et de licenciements, plutôt que de scinder ses activités comme évoqué en novembre.
Son concurrent Coca Cola a reculé de 0,86% à 66,99 dollars.
Dans la chimie, Westlake Chemical Corporation (+5,13% à 53,87 dollars) va lancer une offre publique d'achat (OPA) hostile sur son concurrent Georgia Gulf (+34,52% à 32,93 dollars) pour 1,03 milliard de dollars.
Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,853% contre 1,933% jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,904% contre 2,980% la veille.