L'éclatement de la zone euro permettrait un retour de la croissance économique dans toute l'Europe, selon Christopher Smallwood, économiste du cabinet Capital Economics, qui prône un retour au système des monnaies nationales pour relancer la prospérité en Europe.
"Dans l'intérêt de la santé économique et du succès futur de l'Union européenne, la zone euro doit être démantelée", estime le cabinet londonien.
"Dans les conditions actuelles, les membres les plus faibles de la zone euro que sont le Portugal, l'Italie, l'Irlande, la Grèce et l'Espagne (aussi appelés "PIIGS", un acronyme approximatif du mot "cochons" en anglais) risquent d'avoir à faire face à de nombreuses années, et même décennies, de dépression et de déflation", estime Christopher Smallwood.
Alors que dans le même temps, "l'Allemagne (le champion économique de la zone euro, ndlr) continuera à baser sa croissance sur les exportations (...), déprimant ainsi les perspectives d'exportation de ses partenaires", explique M. Smallwood.
En effet, "l'Allemagne, malgré son large excédent commercial, refuse de laisser progresser sa consommation alors que cela pourrait aider les économies les plus faibles", forçant au contraire ces pays à prendre des mesures déflationnistes qui endommagent encore plus leurs déficits, selon l'économiste.
"Cette situation conduira à une sous-performance à long terme de la zone euro, un comble quand on sait que l'un des arguments majeurs de la mise en place de l'euro était l'amélioration de la prospérité économique", souligne-t-il.
Ainsi, les "PIIGS" pourraient sortir de la zone euro, et reprendre leurs monnaies d'origine en les laissant baisser, "effaçant de cette façon tout ou partie de leur manque de compétitivité et relançant leurs exportations", propose M. Smallwood.
Mais pour l'économiste, "la meilleure solution pour l'Europe" est un éclatement total de la zone euro, avec un retour à toutes les monnaies antérieures et notamment au Deutsche Mark allemand.