Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a déclaré dimanche qu'il ne voulait "pas être le Premier ministre d'un tournant de l'austérité".
"Je ne veux pas être le Premier ministre d'un tournant de l'austérité parce que la politique que nous aurions engagée au début du quinquennat aurait été un échec", a souligné M. Ayrault, invité de l'émission "Tous politiques" de France-Inter/AFP/Le Monde.
La politique menée "est très claire depuis le début. C'était l'engagement de François Hollande pendant la campagne électorale. C'est-à-dire qu'il faut à la fois maîtriser les comptes publics, ne pas laisser filer la dette et les déficits (...). Personne ne nous l'impose de l'extérieur. On ne peut pas vivre avec comme premier budget de la nation le remboursement des intérêts de la dette", a-t-il poursuivi.
"Il faut retrouver des marges de manoeuvres. Ce qu'on ne remettra plus dans le remboursement des emprunts, on le mettra dans l'investissement, dans l'innovation, la recherche, l'éducation, l'amènagement du territoire (...) Nous voulons le faire", a-t-il poursuivi.
"C'est pour cela que les objectifs de 3% pour le budget 2013 seront tenus. L'équilibre des comptes à la fin du quinquennat sera respecté et, en même temps, les priorités de l'action gouvernementale (éducation, justice, sécurité, santé) seront respectées", a encore souligné le Premier ministre.
Le gouvernement est en train de préparer le projet de loi de Finances (PLF) pour 2013, qui doit donc ramener les déficits à 3% du PIB, mais l'équation est rendue très compliquée par le ralentissement économique, si bien qu'il doit trouver à cette fin au moins 30 milliards d'euros.
M. Ayrault avait déjà annoncé que la prévision de croissance du projet de budget serait inférieure au chiffre de 1,2% prévu auparavant et unanimement jugé inatteignable.
Mais le Premier ministre a refusé de chiffrer la baisse de croissance, affirmant seulement que la prévision qui serait retenue serait "crédible" et examinée par le conseil des ministres qui planchera sur le PLF le 24 septembre.