Les spéculations sur un départ imminent de l'actuel patron de Porsche, Wendelin Wiedeking, étaient alimentées vendredi par de nouvelles informations de presse, que le groupe a rejetées.
Selon le site internet du magazine Der Spiegel, les familles Porsche et Piëch, propriétaires du constructeur de voitures de luxe, ont décidé de remplacer M. Wiedeking par l'actuel chef de la production de Porsche, Michael Macht, 48 ans.
"Je réfute clairement ces spéculations", a déclaré Wolfgang Porsche, président du conseil de surveillance de Porsche, cité par un porte-parole.
Le chef du comité d'entreprise de Porsche est aussi venu au secours de son patron vendredi, en publiant un communiqué. "M. Wiedeking est le président du directoire, et cela va rester ainsi", a déclaré Uwe Hück.
Jeudi soir, en marge du 100e anniversaire d'Audi, M. Wiedeking avait déclaré qu'il comptait bien aller au bout de son contrat qui expire en 2012.
Il est sur la sellette depuis plusieurs semaines, après avoir lourdement endetté Porsche en rachetant 51% de Volkswagen (VW) et des options sur actions VW portant sur environ 20% supplémentaires du capital. Il rêvait de prendre le contrôle total (75%) de VW, mais la chute des ventes et un accès devenu difficile au crédit en raison de la crise ont contrecarré ses plans.
Le groupe a désormais un besoin urgent de liquidités et deux options s'ouvrent à lui: VW a proposé de racheter les activités automobiles de Porsche et le groupe affirme avoir reçu une offre du Qatar pour prendre une participation dans Porsche et acquérir des options sur actions VW.
La décision des familles propriétaires du groupe est attendue le 23 juillet, jour des conseils de surveillance de Porsche et VW.
M. Wiedeking milite pour l'entrée du Qatar au capital. Christian Wulff en revanche, chef du gouvernement de l'Etat régional de Basse-Saxe (nord), actionnaire à hauteur de 20% dans VW, veut un groupe intégré, avec Porsche pour 10e marque.
Cette thèse "devrait recueillir une large majorité" le 23, a déclaré M. Wulff au magazine Wirtschaftswoche à paraître lundi. Le conservateur a également affirmé que le Qatar n'avait jamais eu l'intention de prendre une participation directe dans Porsche mais voulait une part dans le groupe intégré.
"Le Qatar est très bien informé, est intervenu de façon claire et prévisible, avec le désir de prendre une participation dans un groupe Volkswagen/Porsche", estime-t-il dans cet entretien.
Le dirigeant de la Basse-Saxe a également répété qu'il n'avait rien contre l'arrivée du Qatar au capital du groupe unifié, y compris dans le cas où l'émirat prendrait une minorité de blocage, soit 20% en vertu de la loi Volkswagen qui régit les statuts du groupe.
"La loi Volkswagen n'est pas exclusivement pour la Basse-Saxe. Celui qui détient 20% a une minorité de blocage", a expliqué M. Wulff.