Les trois constructeurs américains, General Motors (GM), Ford et Chrysler, ont vu leurs ventes rebondir en 2010 aux Etats-Unis comparé à la très mauvaise année 2009 au cours de laquelle deux d'entre eux ont fait faillite, mais celles de Toyota ont poursuivi leur déclin.
GM, qui avait fait faillite en juin 2009 avant de se restructurer et de faire un flamboyant retour en Bourse en novembre dernier, a annoncé mardi que ses ventes avaient progressé de 7,5% sur un an en décembre à 224.185 unités, soit son meilleur mois de ventes de l'année écoulée.
Sur l'ensemble de 2010, ses ventes ont augmenté de 6,3% à 2,215 millions d'unités.
Si l'on exclut les trois marques que GM termine de fermer (Saturn, Pontiac et Hummer) et celle qu'il a vendue (Saab), les ventes des quatre marques stratégiques du groupe (Buick, Chevrolet, GMC et Cadillac) affichent une hausse de 15,5% sur un an en décembre et de 21,3% sur un an.
De son côté, le deuxième constructeur américain, Ford, a vu ses ventes augmenter de 6,7% au mois de décembre pour atteindre 190.976 unités.
Sur l'ensemble de l'année 2010, les ventes ont bondi de 19,4% en 2010 comparé à l'année précédente à 1,935 million de véhicules.
"La part de marché de Ford a augmenté pour la deuxième année d'affilée", a précisé Ford, évaluant sa part de marché aux Etats-Unis à 16,4% fin 2010, en hausse comparé à 2009 et 2008.
Les ventes du "Petit Poucet" de Detroit, le troisième constructeur automobile américain Chrysler, ont grimpé de 16% sur un an en décembre à 100.702 véhicules, et progressé de 17% sur 2010 à 1,085 million d'unités.
"Nous sommes très heureux des avancées de nos ventes pendant l'année de transition" que fut 2010, a commenté Fred Diaz, responsable des ventes aux Etats-Unis, cité dans le communiqué.
Chrysler, qui avait déposé le bilan le 30 avril 2009 pour sortir de faillite peu après, adossé à l'italien Fiat, "a lancé 16 modèles nouveaux ou nettement modernisés l'an dernier, la plupart d'entre eux au quatrième trimestre", a-t-il rappelé.
A l'inverse, les ventes du numéro un mondial, le japonais Toyota, ont poursuivi leur déclin aux Etats-Unis, cédant 2% en décembre à 177.488 véhicules, et grappillant à peine 0,3% en 2010 à 1,76 million d'unités.
Numéro trois sur le marché américain, le japonais continue à pâtir de l'impact de rappels techniques à répétition entre fin 2009 et 2010, qui ont remis en cause sa réputation de champion de la qualité, d'autant plus que les constructeurs américains le concurrencent de plus en plus sur le segment des véhicules "verts" et des petites voitures.
Pour 2011, les "Trois Grands" de Detroit ont dit tabler sur une poursuite de l'embellie du secteur automobile, même si le niveau des ventes devrait rester déprimé par rapport aux niveaux habituels de 15 à 17 millions d'unités vendues en moyenne chaque année avant la crise.
GM table sur des ventes annuelles de 13 à 13,5 millions de véhicules cette année aux Etats-Unis et Ford, un peu plus prudent, mise sur 12,5 à 13,5 millions, notamment en raison d'inquiétudes persistantes sur la vigueur de la consommation.
Alors que les prix pétroliers sont repartis à la hausse, les dirigeants de Ford et GM se sont voulus rassurants.
Don Johnson, responsable des ventes de GM aux Etats-Unis, a jugé lors d'une conférence téléphonique que le portefeuille de produits de GM était "bien positionné" pour faire face à la hausse des prix du carburant.
Et George Pipas, principal analyste des ventes de Ford, a souligné que son groupe avait "misé sur les économies de carburant" pour ses véhicules et que cela "payait aujourd'hui en termes de ventes".
Il a aussi souligné, lors d'une conférence téléphonique, que "le segment des petites voitures jouerait un rôle important" et continuerait à gagner en parts du marché américain si les prix du carburants continuaient leur progression.