Deux jours avant la première cotation attendue des actions Facebook, le géant des réseaux sociaux sur internet tient en haleine les investisseurs en annonçant une augmentation de 25% du nombre de titres qui seront offerts à la vente.
Facebook a indiqué mercredi dans un nouveau document boursier qu'il allait mettre sur le marché plus de 421 millions d'actions, au lieu de plus de 337 millions annoncés jusqu'à présent. En cas de demande vraiment très forte, le nombre de titres mis en vente pourrait dépasser 484 millions.
Cette annonce intervient au lendemain du relèvement de la fourchette de prix des actions de 28-35 dollars à 34-38 dollars.
Le total des fonds levés à la fois par l'entreprise et ses actionnaires pourrait donc atteindre 18,4 milliards de dollars.
Le prix définitif, ultime étape de la marche vers l'entrée en Bourse, doit être annoncé jeudi, au terme d'un processus que l'analyste Michael Pachter, de Wedbush Securities, a déjà qualifié de "comédie" tant il était prévisible que l'entreprise réaliserait une bien plus grosse opération que ce qui avait été annoncé il y a deux semaines à peine.
L'analyste Lou Kerner, fondateur du fonds Social Interner Fund, a assuré que le site internet et ses banquiers avaient décidé de débloquer des parts supplémentaires en raison de "la très forte demande des investisseurs".
"La demande des investisseurs institutionnels américains a été bonne, mais la demande des consommateurs et à l'international a été écrasante", assure-t-il à l'AFP, en rendant compte de ses conversations avec des financiers travaillant à l'opération.
"Quand la demande est très forte, il n'est pas inhabituel à la fois de relever le prix et le nombre de titres" proposés, ajoute-t-il.
En tout état de cause, cette décision ne fait que gonfler l'ampleur d'une opération qui est déjà de toutes façons la plus grosse entrée en Bourse pour une entreprise de la net-économie, bien au-delà de Google en 2004, et qui se place dans le peloton de tête tous secteurs confondus.
Pour autant, Facebook ne va pas récupérer plus d'argent: la jeune société californienne ne met toujours sur le marché que 180 millions d'actions (hors option de surallocation), pour des recettes moyennes attendues de 6,4 milliards de dollars. Tout le surplus de titres vient donc des actionnaires actuels.
"L'entreprise est satisfaite des fonds qu'elle lève, et les actionnaires actuels qui ne veulent pas voir leurs actions immobilisées durant les six prochains mois ont l'occasion d'accroître leurs liquidités", explique M. Kerner.
De fait, aucune action non cotée qui ne sera pas vendue cette semaine ne pourra l'être avant la mi-novembre.
Le dernier document boursier indique par ailleurs que les droits de vote du jeune PDG Mark Zuckerberg seront limités à 55,8%, contre 57,3% indiqués jusqu'à présent, sans fournir d'explication.
Parallèlement à cette opération boursière, Facebook vient de réaliser une nouvelle acquisition, la jeune société Lightbox, spécialiste des photos sur téléphone portable.
Lightbox est très semblable à Instagram, en passe de se faire acheter pour 1 milliard de dollars par Facebook, mais son application est conçue pour les appareils sous Android (système Google) alors qu'Instagram a connu l'essentiel de son développement avec les appareils portables d'Apple.
Pour M. Kerner, la poursuite des acquisitions de Facebook, qui a prévenu qu'il entendait fortement se développer cette année, est une bonne chose.
"Il n'est pas souhaitable qu'une entrée en Bourse pèse sur les processus de fonctionnement normaux", fait-il valoir, "c'est très positif qu'ils continuent à faire cela, cela montre que M. Zuckerberg et son équipe restent concentrés sur l'entreprise".