La Bourse de New York a terminé sur une note mitigée jeudi, fléchissant en fin de séance face à l'absence de compromis sur la dette américaine, alors que des indicateurs encourageants avaient d'abord soutenu les indices: le Dow Jones a perdu 0,51% mais le Nasdaq a gagné 0,05%.
Selon des chiffres provisoires, le Dow Jones Industrial Average a cédé 62,44 points à 12.240,11 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a grappillé 1,46 point à 2.766,25 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,32% (ou 4,22 points) à 1.300,67 points.
"Plus tôt, il a semblé que le marché trouvait du répit du côté de l'actualité économique. Il y a eu une lueur d'espoir que peut-être il y allait avoir un accord", a expliqué Scott Marcouiller, de Wells Fargo Advisors.
Pendant une bonne partie de la séance, le marché a semblé pouvoir limiter l'hémorragie de l'indice Dow Jones, qui avait perdu plus de 400 points en quatre jours. Mais les indices ont faibli pendant la deuxième partie de séance, face au manque d'avancées à Washington.
La question du relèvement du plafond légal de la dette de l'Etat fédéral et du budget continuait d'être au centre des préoccupations des investisseurs.
Le Sénat américain devait voter jeudi soir pour rejeter le plan de réduction des déficits des républicains de la Chambre, selon le chef démocrate du Sénat Harry Reid, alors que le Congrès n'a plus que cinq jours pour écarter le risque d'un défaut de paiement catastrophique.
"Le marché a besoin et veut voir plus de preuves concrètes qu'un accord va être trouvé", a ajouté Scott Marcouiller.
La progression du marché dans la journée était liée à "des investisseurs qui parient sur une résolution à Washington", a observé Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets, observant toutefois que la nervosité des opérateurs de marché ne se dissipait pas.
L'indice Vix de volatilité, surnommé "indice de la peur", restait élevé: il s'est établi à près de 24 points, en hausse de plus 30% depuis le début du mois. C'est tout de même encore très loin des sommets de la crise financière de 2008, où il avait atteint 80 points.
Deux bonnes statistiques avaient soutenu le rebond.
Le nombre de nouvelles demandes d'allocations chômage est passé sous la barre symbolique de 400.000 (avec 398.000 dépôts) la semaine dernière et les promesses de ventes de logements ont progressé pour le deuxième mois de suite en juin.
La forte baisse du titre du groupe pétrolier ExxonMobil (-2,22% à 81,46 dollars), qui a réalisé un moins bon deuxième trimestre qu'attendu, a pesé sur l'indice Dow Jones dont il est l'un des composants.
En revanche, les résultats du chimiste DuPont ont été bien accueillis (+0,04% à 52,30 dollars), même si ses gains se sont réduits en cours de séance. Le groupe a relevé ses prévisions pour 2011 après un deuxième trimestre solide.
Le groupe pharmaceutique Bristol-Myers Squibb (+1,54% à 29,05 dollars) a également relevé sa prévision de bénéfice courant annuel après un trimestre tout juste meilleur que prévu.
Le producteur de pneumatiques Goodyear a dans un premier temps impressionné avec un chiffre d'affaires "record" mais a finalement chuté (-7,22% à 15,93 dollars) après des commentaires prudents de son patron en téléconférence. L'opérateur téléphonique Sprint (-15,89% à 4,34 dollars) a été sanctionné pour des pertes supérieures aux attentes.
Le groupe agroalimentaire Kellogg (+0,49% à 55,82 dollars) a dépassé les prévisions, tout comme le fabricant de produits d'hygiène Colgate-Palmolive (-0,71% à 84,88 dollars) pour qui certains analystes pointaient toutefois une faiblesse des ventes en Amérique du Nord.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est replié à 2,951% contre 2,980% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,257% contre 4,279% la veille.