La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé mardi pour une plus grande harmonisation des politiques économiques entre pays membres de la zone euro, dont la cohésion est mise à mal par la crise de la dette, lors d'une rencontre avec son homologue slovène Borut Pahor.
"L'euro n'est pas seulement un projet économique, mais également politique", a déclaré la chancelière conservatrice lors d'une conférence de presse à Ljubljana, défendant l'idée d'un gouvernement économique de la zone euro proposée à la mi-août en tandem avec la France.
Paris et Berlin s'étaient prononcés en faveur d'un gouvernement économique de la zone euro, d'une règle d'or budgétaire, d'une taxe sur les transactions financières, et d'une convergence fiscale.
"En discuter ne suffit pas, nous devons prendre des mesures comme la France le fait en se fixant l'objectif de préparer une imposition des sociétés" alignée sur les règles en vigueur en Allemagne, a-t-elle dit.
Le Premier ministre slovène a apporté son soutien à l'initiative franco-allemande, qui ne fait pas l'unanimité en Europe, la qualifiant de "pas dans la bonne direction".
Dans une déclaration commune, Angela Merkel et Borut Pahor ont affirmé leur volonté "de renforcer ensemble la stabilité de la zone euro" et d'approfondir leur coopération bilatérale.
Ils ont aussi évoqué dans ce texte les perspectives d'entrée dans l'Union européenne des pays des Balkans de l'ouest, pour laquelle s'engage activement la Slovénie, membre de l'UE depuis 2004 et de la zone euro depuis 2007.
Lors d'une visite à Belgrade il y a une semaine, la chancelière avait posé plusieurs conditions pour que la Serbie obtienne le statut de candidat à l'UE à la fin de l'année, en particulier une nette amélioration de ses relations avec le Kosovo. Ses remontrances avaient fait l'effet d'une douche froide à Belgrade.
"Il n'y aura pas de bonne cohabition en Europe tant que nous ne résoudrons pas ces conflits", a-t-elle estimé mardi lors de la conférence de presse.
"Je n'ai pas l'intention de donner d'autres instructions à Belgrade depuis Ljubljana. Je suis allée à Belgrade et je crois que (le président serbe Boris) Tadic a compris que l'Allemagne et l'Europe sont intéressées à voir la Serbie rejoindre" l'Union européenne, a-t-elle déclaré.