Le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani a évoqué vendredi des "problèmes de dégivrage" dus à la qualité de la neige et aux faibles stocks de glycol pour expliquer l'annulation de 50% des vols à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, troisième aéroport européen.
"Ce n'est pas la pagaille dans les trains, ce n'est pas la pagaille sur les routes", a assuré Thierry Mariani sur France Inter, avant de concéder qu'il y avait "un vrai problème de dégivrant, qui manque à l'heure actuelle sur l'aéroport de Roissy".
La direction générale de l'aviation civile (DGAC) a annoncé jeudi soir l'annulation préventive de 50% des vols prévus jusqu'à 13H00 vendredi à Roissy-Charles-de-Gaulle, déjà désorganisé par les intempéries des 16 et 17 décembre, avec des milliers de gens contraints d'y dormir.
Le secrétaire d'Etat a souligné que "les aéroports en sont à la troisième vague de froid", et que tous les aéroports européens, "se sont jetés sur le glycol, qui permet de dégivrer les avions".
Il a parlé de "loi des séries", la principale usine fabriquant ce produit en France (à Fos-sur-Mer) étant en grève. "La production sera à nouveau en place à partir de lundi", a-t-il assuré.
Les stocks de glycol devraient être suffisants "pour assurer une grosse partie de la journée" et des "arrivages extérieurs" sont attendus, a-t-il poursuivi.
Selon une source aéroportuaire, un avion-cargo chargé de glycol est arrivé vendredi matin à Roissy, en provenance de Charlotte (Etats-Unis).
Des camions venant d'Allemagne et transportant le même produit devaient arriver dès jeudi à l'aéroport, mais n'ont pu circuler à cause de la neige et sont attendus vendredi après-midi. "Les livraisons de l'après-midi sont garanties mais c'est tard. Ca va se jouer à peu de choses" pour éviter la pénurie, a indiqué une source aéroportuaire à Roissy.
Présente dans la nuit de jeudi à vendredi sur la plateforme, la ministre des Transports et de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet avait évoqué "une tension sur les stocks de glycol, qui existe partout en Europe", mais "pas de rupture de stock pour le moment".
Interrogé sur la responsabilité d'Aéroports de Paris (ADP) dans les annulations à répétition de vols pour cause d'intempéries, qui n'a par exemple fourni aucune information à l'AFP pendant des heures jeudi soir malgré des sollicitations répétées, Thierry Mariani a estimé que "tout le monde se renvoie la patate chaude".
"Ce qui se passe n'est pas normal", a-t-il dit en référence aux 2.000 personnes qui ont passé la nuit jeudi dans les aérogares.
"Les compagnies ont le devoir d'assister, d'acheminer, et de rembourser éventuellement le ticket (...) Il y a des compagnies dans ces événements qui ont bien réagi, d'autres qui n'ont pas assuré", a-t-il estimé.
Thierry Mariani a promis de "faire le point", une fois ces événements terminés. Il faudra "dire clairement qui a fait son travail auprès des passagers et qui les a laissés en rade."
La SNCF a dit prévoir de faire circuler tous ses trains pour Noël, mais des retards sont attendus dans l'est et le sud-est en raison de la neige.