Le directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) Pascal Lamy a souhaité mardi en Indonésie que le cycle de Doha sur la libéralisation du commerce, actuellement dans l'impasse, puisse être conclu en 2010.
M. Lamy a émis ce souhait à l'issue d'une réunion à Nusa Dua, sur l'île de Bali, de pays exportateurs agricoles membres du Groupe de Cairn, qui ont appelé à une reprise "dès que possible" des négociations en vue de la conclusion du cycle.
Le patron de l'OMC a noté que les nouveaux représentants américain et indien au Commerce, Ron Kirk et Anand Sharma, présents à la réunion, "se sont clairement engagés dans un processus menant à la conclusion du cycle au cours de l'année prochaine". "Nous devrions le conclure en 2010", a-t-il ajouté devant la presse.
Entamées en 2001, les négociations de Doha, qui doivent lever des milliers de droits de douanes et réduire les subventions à l'agriculture dans les pays riches, piétinent depuis des années sur des confrontations nord-sud sur les dossiers agricoles et industriels. Washington et New Delhi se sont notamment opposés en 2008 sur des mesures de protection souhaitées par l'Inde contre les produits importés à bas prix.
"Ron Kirk et Anand Sharma ont donné des signaux clairs qu'ils veulent que les choses aillent à leur terme, ce que nous n'avions pas jusqu'à présent", a ajouté M. Lamy.
Récemment nommé par Barak Obama, M. Kirk a apporté mardi son soutien au souhait exprimé par le Groupe de Cairn pour une reprise "dès que possible" des négociations, car un échec du cycle de Doha "n'est pas une conclusion acceptable". Il a appelé à une nouvelle approche pour régler les points de discorde, sans rentrer dans les détails.
"Il n'y a pas d'obstacles qui soient insurmontables", a pour sa part estimé M. Sharma.
Le Groupe de Cairn, qui comprend des pays comme le Brésil, l'Australie ou l'Indonésie représentant 25% du commerce agricole mondial, a proposé qu'une réunion des négociateurs se tienne à Genève, où siège l'OMC, "avant les congés d'été en Europe" afin de déterminer les conditions de relance des négociations.