PARIS (Reuters) - L'industrie chimique française se montre prudente pour 2016 après avoir été sauvée en 2015 par les performances de la production de ses spécialités, toutes ses autres activités ayant été à la peine.
Au total, le secteur a enregistré l'an dernier une croissance de 0,9% de ses ventes en volume, après les progressions de 2,8% engrangées tant en 2013 qu'en 2014.
Les spécialités chimiques (peintures, vernis) affichent une augmentation de leur volume de 9,9% quand la chimie minérale (gaz industriels, produits minéraux) et à -2,7%, la chimie organique (produits de base, matières plastiques) à -1,6% et les savons-parfums-produits d'entretien à -2,7%.
"En 2013 et en 2014, nous avons connu des croissances supérieures aux croissances moyennes de long terme. On s'attendait malgré des facteurs favorables, comme la baisse du prix des matières premières, à ce que 2015 soit une année de consolidation et c'est bien ce qui s'est passé", a déclaré à Reuters Philippe Goebel, président de l'Union des industries chimiques (UIC).
La balance commerciale du secteur s'est maintenue l'an dernier à 7,3 milliards d'euros (7,4 milliards en 2014) avec une amélioration de 1,6% de ses exportations à 55,6 milliards d'euros, dont 35 milliards réalisés dans l'Union européenne.
Le coût de l'énergie, dont elle est grande consommatrice, reste un sujet de préoccupation pour l'industrie chimique française, qui pâtit toujours, selon Philippe Goebel, de désavantages compétitifs par rapport à l'Amérique du Nord et au Moyen-Orient.
A ce sujet d'inquiétude s'ajoutent un prix des matières premières plutôt inférieur en ce début d'année à celui de 2015 et l'abaissement des prévisions de croissance mondiale pour 2016.
Dans ce contexte, "on a prudemment estimé une croissance en volume de 1% en 2016", prévoit Philippe Goebel.
Il pronostique par ailleurs une nouvelle progression des investissements en 2016 après leur augmentation de 5,6% à 3,4 milliards d'euros enregistrée l'année dernière.
Au sixième rang mondial derrière la Chine, les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne et la Corée du Sud, l'industrie chimique française compte 3.300 entreprises, dont 95% de PME.
Arkema, avec un chiffre d'affaires de 7,7 milliards d'euros, est le numéro un français du secteur, loin derrière le leader mondial, l'allemand BASF (DE:BASFN), qui pèse 71 milliards d'euros de ventes annuelles.
(Noëlle Mennella, édité par Dominique Rodriguez)