Les syndicalistes qui occupaient depuis lundi le siège français d'Ikea à Plaisir (Yvelines) pour réclamer une hausse des salaires ont levé "temporairement" leur occupation tard mercredi soir pour permettre la tenue d'une réunion de négociation jeudi.
La levée de l'occupation vers 23H30 a estompé l'incertitude autour de la tenue de la réunion de négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires, initialement prévue mercredi matin et repoussée à jeudi 14H00 par la direction, qui réclamait en préalable la libération du bâtiment.
"La direction s'est engagée à ouvrir lors de la réunion de jeudi des négociations sur une augmentation de salaire collective", a déclaré mercredi soir à l'AFP Sébastien Heim, délégué syndical central FO, à l'issue d'une rencontre avec le directeur général d'Ikea France, Stefan Vanoverbeke.
"La grève est maintenue demain (jeudi) dans les magasins dans l'attente d'un pourcentage collectif et l'occupation du siège est levée temporairement", a-t-il poursuivi, en prévenant que l'occupation pourrait reprendre "si les négociations ne sont pas bonnes".
De son côté, Pierre Deyries, directeur de la communication d'Ikea France, a confirmé la libération des locaux peu avant 23H30 mais n'a pas confirmé un engagement de la direction sur une augmentation de salaire collective.
"Demain on fera des propositions concrètes", a-t-il ajouté.
Plus tôt mercredi, la CFTC avait pour sa part dit dans un communiqué "regretter que les syndicats qui occupent le siège de Ikea refusent de cesser leur action". Le syndicat dénonçait "toute forme de violence et souhaite que tout le monde retourne à la table des négociations dans l’intérêt de tous les salariés".
La tension était montée d'un cran mercredi chez Ikea France : les syndicats FO-CGT-CFDT qui réclament une hausse générale des rémunérations pour les quelque 9.000 salariés du groupe employés dans 26 magasins, ont menacé d'une grève nationale samedi, jour de fréquentation maximale de la clientèle, si les propositions de la direction "restent indécentes".
"Ce mouvement de mécontentement est historique chez Ikea" a ajouté l'intersyndicale.
La direction s'est pour l'instant engagée à consentir une augmentation moyenne de 1,2% sur la base de hausses individuelles ou au mérite, sans augmentation générale. Mais les syndicats réclament aussi une augmentation collective (appliquée uniformément à tous les salariés) de 4%.
Un mouvement de grève et des débrayages touchent depuis samedi plusieurs magasins Ikea en France.
Selon la direction, des perturbations en raison de débrayages ont eu lieu mercredi dans les magasins de Paris-Nord, Franconville (Val-d'Oise), Thiais (Val-de-Marne) et Saint-Priest (Rhône).
Le magasin de Plaisir, devant lequel s'étaient rassemblés une cinquantaine de salariés, a ouvert ses portes à 15H00, a constaté une journaliste de l'AFP. Les premiers clients sont entrés sous les huées des manifestants.
Dans la matinée, les grévistes s'étaient réunis devant le siège social situé à une centaine de mètres du magasin en scandant: "Une part du gâteau, on veut des négos" ou "A eux les bénéfices, à nous les sacrifices".
"La mobilisation prend de l'ampleur", selon Olivier Bireaud, de la fédération commerce à la CGT, qui a précisé que "des AG ont lieu dans des magasins hors Ile-de-France".