François Fillon a affirmé vendredi qu'"on est loin d'un plan de rigueur", qui "n'existe pas et qui n'existera pas", au lendemain de l'annonce du gel des dépenses de l'Etat pendant les trois années à venir, contrairement à ce que dénoncent opposition et syndicats.
"La rigueur, c'est quand on réduit les dépenses et qu'on augmente les impôts. Nous, nous avons choisi, le plan de relance mis à part, de réduire la pression fiscale lorsque c'était possible (...) et de diminuer la dépense publique", a affirmé le Premier ministre, lors d'une conférence commune avec son homologue portugais José Socrates qu'il recevait à Matignon pour la 4e rencontre à haut niveau entre les deux pays.
"Nous sommes donc dans une gestion qui n'est pas un plan de rigueur", a-t-il ajouté à une question sur le "tabou" que représenterait l'emploi de cette expression par le gouvernement après l'annonce d'un gel des dépenses de l'Etat entre 2011 et 2013 pour réduire le déficit public.
"Nous sommes l'un des pays parmi les pays développés qui a le plus haut niveau de dépenses publiques. On est très très loin d'un plan de rigueur" et "quand on a un niveau aussi élevé de dépenses publiques, ça veut dire qu'il y a de la marge pour mieux gérer", a également dit M. Fillon.
A l'adresse des journalistes, il a lancé: "de la même façon que pendant deux ans, vous avez évoqué une récession qui n'existait pas, ne refaites pas la même erreur en parlant d'un plan de rigueur qui n'existe pas et qui n'existera pas, à condition que nous mettions bien en oeuvre la politique économique qui est la nôtre".
"Parallèlement à la réduction de nos dépenses de fonctionnement de l'Etat, nous continuons un effort d'investissements d'avenir (grand emprunt)", a-t-il également argumenté.
"Nous sommes bien dans une situation où, grâce à la maîtrise de nos dépenses publiques, grâce aux efforts que nous avons accomplis depuis trois ans, on peut à la fois agir sur la réduction du déficit et en même temps continuer d'investir sur les dépenses d'avenir", a-t-il insisté.
La veille, à l'issue d'un séminaire gouvernemental consacré à la lutte contre le déficit public qu'il entend toujours ramener à moins de 3% en 2013, le chef du gouvernement avait annoncé que "pour les trois années à venir", les "dépenses de l'Etat, hors charges d'intérêt de la dette et hors dépenses de pensions, seront gelées en valeur".
Le Parti socialiste a dénonce "un coup de bambou contre les Français" et un plan de rigueur qui ne dit pas son nom.