Les actionnaires de la banque catalane CaixaBank ont approuvé mardi en assemblée l'absorption de Banca Civica, annoncée en mars, une opération qui en fait le numéro un par les actifs sur le marché espagnol devant BBVA et Santander.
"Cette opération créera l'entité leader du marché espagnol avec plus de 13 millions de clients, 342 milliards d'euros d'actifs dont 231 milliards sont des crédits", indique CaixaBank dans un communiqué.
"L'absorption de Banca Civica n'impliquera pas de demander des aides publiques et n'aura pas non plus de coût pour le reste du secteur financier", précise CaixaBank.
L'Espagne a officiellement demandé lundi une aide pour ses banques à ses partenaires de la zone euro, qui lui ont promis d'ouvrir une ligne de crédit allant jusqu'à 100 milliards d'euros.
Le gouvernement espagnol avait annoncé jeudi que ses banques auraient besoin de 62 milliards d'euros au maximum, se basant sur les résultats de deux audits indépendants.
En allusion à ces audits, le numéro deux de la banque catalane, Juan Maria Nin, a souligné pendant l'assemblée que "CaixaBank, y compris en prenant en compte l'absorption de Banca Civica, est l'une des trois banques qui n'a pas besoin de capital dans un scénario tendu".
CaixaBank avait annoncé en mars le rachat de Banca Civica pour 977 millions d'euros.
Durant l'assemblée générale, un petit groupe de manifestants s'est rassemblé à l'extérieur, portant des pancartes avec les mots "Voleurs, ils nous ont volé toutes nos économies, à des millions de Catalans. Non à la Caixa".
"Banquiers, banquières, voleurs, rendez-nous nos économies", affirmait une autre pancarte, sous la photo d'un requin, portant les logos des principales banques espagnoles.
Conséquence de la crise bancaire en Espagne, beaucoup de petits porteurs, clients des caisses d'épargne qui ont fusionné depuis trois ans, craignent aujourd'hui d'être ruinés.
Ils accusent les banquiers de les avoir trompés en leur vendant des actions dont le cours a chuté, ou des actions préférentielles, des produits complexes qu'on leur avait présentés comme des placements sûrs, aujourd'hui dévaluées et qui ne permettent pas à l'épargnant de récupérer son argent à n'importe quel moment.
La fusion de CaixaBank et Banco Civica s'inscrit dans un vaste mouvement de restructuration du paysage bancaire espagnol engagé depuis 2009, qui s'est notamment traduit par la réduction du nombre de caisses d'épargne, les entités considérées comme les plus fragiles, de 45 à une dizaine.
Fin mai, Banca Civica avait annoncé un accord avec ses salariés prévoyant la suppression de 1.500 postes via des départs volontaires, soit 20% de son personnel, dans le cadre de son intégration dans CaixaBank.