La Grèce doit poursuivre "d'une manière efficace" et rapide les réformes et son plan "courageux" de privatisations, a estimé mardi à Athènes le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, tout en soulignant le besoin de temps pour redresser la situation.
"L'important pour la Grèce est de poursuivre à temps et d'une manière efficace les réformes nécessaires et son plan courageux des privatisations", a déclaré M. Van Rompuy à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre grec Georges Papandréou.
Le séjour du président européen à Athènes intervient près d'un an après le lancement du plan de sauvetage de la Grèce prise dans la tourmente de la crise de la dette, qui a dû accepter en mai 2010 un prêt de 110 milliards d'euros accordé par l'UE et le FMI pour éviter la banqueroute et une probable explosion de la zone euro.
M. Van Rompuy a souligné qu'il était "important de poursuivre les objectifs du plan de redressement de l'économie", adopté par le gouvernement grec en échange du prêt.
Concernant les réformes structurelles, il a expliqué qu'il fallait "renforcer la concurrence et jeter les bases de la croissance et de l'emploi".
"Ces efforts sont pour l'intérêt à long terme de la Grèce, ils sont inévitables et ils auraient dû être réalisés depuis plusieurs années", a-t-il affirmé.
M. Van Rompuy est arrivé mardi en fin de matinée à Athènes et s'est entretenu d'abord avec le président grec Carolos Papoulias, avant de rencontrer M. Papandréou.
"Le peuple et le gouvernement grecs font un grand effort mais les classes sociales les plus fragiles souffrent, notre problème le plus important reste la cohésion sociale", a souligné M. Papoulias devant les médias grecs.
Invité par la Fondation grecque de politique européenne (Eliamep) à Athènes, M. Van Rompuy a ensuite prononcé un discours devant ce centre de réflexion, au cours duquel il a rappelé que le "travail de la Grèce n'était pas encore fini" et que "ses efforts devraient se poursuivre dans les prochaines années".
"Dans le secteur privé, il y a déjà quelques signes positifs, comme la hausse des exportations, mais il y a encore des choses à améliorer surtout dans l'administration publique ou la politique fiscale et le système de statistiques, qui doivent être plus efficaces", a-t-il précisé.
"Il est essentiel de restaurer la justice" sociale, a-t-il ajouté. "C'est la raison pour laquelle la lutte contre la fraude fiscale, l'évasion fiscale, l'abolition des privilèges et la lutte contre la corruption sont les pierres angulaires de la tâche à mener".
Il a félicité M. Papandréou pour "sa détermination et son courage" à poursuivre son programme de rigueur et a promis que "l'UE continuerait à aider la Grèce".
"Cela peut prendre du temps --comme Ulysse pendant son retour-- mais vous y arriverez", a-t-il dit dans ce discours parsemé de références aux héros de l'Antiquité, sur la tâche herculéenne qui attend les Grecs notamment. Il a conclu en soulignant que la Grèce pouvait sortir "plus forte" de cette crise.
M. Van Rompuy devait quitter Athènes en début de soirée.