Les compagnies aériennes en Europe rechignent parfois à rembourser les passagers bloqués des suites de la quasi-paralysie du transport aérien en Europe de ces derniers jours, malgré les remontrances de la Commission européenne.
La compagnie irlandaise à bas coût Ryanair a ainsi annoncé mercredi qu'elle ne rembourserait les dépenses occasionnées à sa clientèle par le nuage de cendres volcaniques qu'à hauteur du billet d'avion acheté pour ce voyage, et s'est montrée prête à se battre pour voir reconnaître cette position, y compris devant les tribunaux.
Interrogé sur la radio irlandaise RTE, le patron de Ryanair Michael O'Leary s'en est expliqué en affirmant "qu'il n'y avait aucune loi qui disait qu'une compagnie aérienne qui a reçu un tarif de trente euros devait en débourser des milliers pour des hôtels. C'est absurde", a-t-il dit.
La compagnie aérienne scandinave SAS a décidé de ne pas prendre en charge au-delà de mercredi les frais de ses clients bloqués hors de l'Union européenne, selon un porte-parole, une décision qui a suscité de vives critiques de passagers relayées par la presse.
"Nous avons pris en charge les passagers en dehors de l'UE jusqu'à mercredi. Nous les avons informés que nous ne pourrions plus les assister au-delà", a déclaré à l'AFP le porte-parole de SAS au Danemark, Mikkel Thrane.
"La compagnie n'est pas obligée d'octroyer aux passagers une prise en charge illimitée dans des pays en dehors de l'Union européenne", selon ce porte-parole.
"L'aviation civile danoise est d'accord avec nous sur notre interprétation des règles", assure-t-il.
En revanche, SAS assure qu'elle remboursera les frais d'hôtel et de nourriture de ses passagers bloqués en Europe.
Une association italienne de consommateurs, Consumatori Associati, a annoncé de son côté mercredi la présentation dans les prochains jours d'une action juridique contre les compagnies ne remboursant pas intégralement les billets d'avion pour les vols annulés, assurant avoir déjà reçu des centaines de plaintes.
Le président de l'association, Ernesto Fiorillo, veut lancer cette "action juridique collective contre les compagnies qui ont annoncé leur intention de ne pas dédommager entièrement les billets des passagers des vols nationaux et internationaux bloqués pendant des jours dans les aéroports italiens".
"Les compagnies ne peuvent pas se retrancher derrière un cas de force majeure pour ne pas rembourser entièrement les billets", a-t-il ajouté, précisant que l'association avait reçu "des centaines de plaintes de personnes qui n'ont pas reçu l'aide prévue dans ce genre de situation par les compagnies".
"Beaucoup ont indiqué avoir dû dormir dans les aéroports et n'avoir rien reçu à manger", a-t-il dit.
Les droits des passagers affectés par le chaos provoqué dans le trafic aérien par l'éruption volcanique islandais doivent être scrupuleusement respectés par les compagnies aériennes, a rappelé mercredi la Commission européenne, alors que les plaintes affluent.
Le commissaire européen chargé des Transports "Siim Kallas est très préoccupé par les informations qui arrivent des différents coins de l'Union" sur les problèmes que rencontrent les passagers pour se faire rembourser leur billet d'avion ou obtenir une prise en charge de leur séjour en attendant un retour, a affirmé sa porte-parole Helen Kearns à Bruxelles.