Les Bourses, minées par les valeurs bancaires, ont terminé dans le rouge lundi, dans un climat d'inquiétude croissante au sujet de la crise de la dette, aussi bien en zone euro qu'aux Etats-Unis.
La zone euro, dont les dirigeants se retrouvent jeudi pour un sommet extraordinaire, doit impérativement boucler dans les jours à venir un nouveau plan de sauvetage de la Grèce afin d'éviter une contagion périlleuse de la crise de la dette.
A Paris, le CAC 40 a terminé en forte baisse de 2,04% à 3.650,71 points, son plus bas niveau de l'année, pendant que l'indice Footsie-100 de Londres et le Dax de Francfort lâchaient tous les deux 1,55%.
Parmi les places européennes, Milan a signé la plus forte baisse, en chutant de 3,06% après avoir perdu jusqu'à 3,09% en fin d'après-midi.
"L'inquiétude générale domine avant la réunion de jeudi prochain", relève Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities, qui voit au sein du marché "beaucoup d'interrogations et de reproches en terme de réactivité, notamment vis-à-vis de l'Allemagne".
A l'instar des Bourses européennes, Wall Street a fini sur un net repli, même si elle a limité la casse en réduisant ses pertes dans les derniers échanges. Le Dow Jones a perdu 0,76% et le Nasdaq 0,89%.
Le camp démocrate du président Barack Obama et ses adversaires républicains n'étaient, en effet, toujours pas parvenus à un accord lundi pour relever le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement des Etats-Unis le 2 août.
Les déclarations du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, n'ont pas suffi à rassurer les investisseurs. "Chacune des parties ne cesse de répéter qu'un défaut de paiement est exclu", a déclaré M. Geithner avant d'ajouter que "personne ne va jouer les imbéciles sur ce sujet".
La nervosité des investisseurs était aussi palpable sur le marché de la dette, où les taux espagnols, italiens et grecs sur dix ans ont atteint de nouveaux records depuis la création de la zone euro.
Malgré leurs bons résultats aux tests de résistance publiés vendredi, les valeurs bancaires européennes, considérées comme risquées, ont tiré les indices vers le bas. A Milan et à Londres, les banques ont lâché entre 5 et 7%.
Les banques françaises et allemandes ont pâti de leur importante exposition à la dette grecque: Société Générale a perdu 5,48% et BNP Paribas 3,64%. A Francfort, Commerzbank a cédé 4,64% et Deutsche Bank 3,45%. En une semaine, elles ont perdu respectivement 20% et 10%.
"Tant que le sort de la Grèce n'est pas réglé, le marché va baisser et les banques seront les premières victimes", a commenté Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC.
Pour l'heure, de fortes divergences persistent au sein de l'Europe, en particulier entre l'Allemagne, qui veut voir les banques participer au plan d'aide à Athènes, et la Banque centrale européenne (BCE) qui exclut tout défaut de la Grèce.
Nerveux, les investisseurs se ruaient sur les placements réputés plus sûrs comme l'or. Conséquence: le métal précieux a atteint lundi un nouveau record historique en dépassant pour la première fois la barre des 1.600 dollars l'once.
Sur le marché des changes, c'est le franc suisse qui bénéficiait de cette aversion au risque, grimpant à des sommets historiques face à l'euro.
Les marchés asiatiques, après avoir résisté en début de séance, ont fini par céder à la morosité générale: Hong Kong a perdu 0,32% et Shanghai 0,12%. Tokyo était fermée en raison d'un jour férié au Japon.