La Bourse de Paris a terminé en hausse lundi, soutenue par des déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, dans une séance peu animée en raison de la fermeture des marchés américains.
Le CAC 40 a gagné 1,19% à 3.453,71 points, dans un volume d'échanges faible de 1,58 milliard d'euros.
Sur les autres places financières européennes, Francfort a pris 0,62%, Londres 0,82%. L'indice Eurostoxx 50 a gagné de son côté 0,92%.
L'activité est restée très réduite, en l'absence des investisseurs américains pour le Labor Day, jour férié aux Etats-Unis.
"Les propos de M. Draghi devant le Parlement européen confirment que son institut peaufine un programme de soutien au marché de la dette", a commenté Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
M. Draghi, qui s'exprimait en fin d'après-midi à huis clos devant les députés européens, a "justifié le rôle volontariste de la BCE en temps de crise", estimant que sa responsabilité était "d'intervenir sur le marché de la dette", selon un parlementaire sous couvert d'anonymat.
Pour M. Murail, "techniquement, il semble toutefois toujours peu probable que l'institut de Francfort annonce des mesures fortes dès jeudi lors de sa prochaine réunion mensuelle, attendant la décision de la Cour constitutionnelle allemande (le 12 septembre) sur le Mécanisme européen de stabilité".
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s'est voulu rassurant sur ce point. Il s'est dit sûr que les juges suprêmes ne bloqueront pas la mise en place de ce fonds de secours.
Les indicateurs publiés pendant la séance, dans l'ensemble décevants, n'ont pas joué sur la tendance.
L'activité manufacturière en Chine est tombée en août à son plus bas niveau depuis mars 2009. En zone euro, l'activité du secteur industriel a continué de se contracter, mais moins fortement que le mois précédent.
"Les statistiques ne sont pas bonnes mais elles renforcent l'espoir des investisseurs qui attendent des mesures de soutien supplémentaires de la part des banques centrales", a relevé Aymeric Diday, gérant d'actions chez Pictet.
Vendredi, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a d'ailleurs confirmé que la porte était ouverte à de telles annonces, si nécessaire.
Sur le front des valeurs, Renault et Peugeot ont enregistré les plus fortes baisses de la cote, cédant respectivement 0,93% à 36,82 euros et 0,91% à 5,96 euros. Le marché automobile français a enregistré en août un nouveau recul des immatriculations de voitures neuves et cette baisse touche particulièrement les deux groupes.
Le secteur bancaire n'a pas été affecté par le sauvetage annoncé du Crédit immobilier de France par l'Etat français. Crédit Agricole (-0,45% à 4,62 euros) et Société Générale (-0,14% à 21,02 euros) ont été victimes de prises de bénéfices. BNP Paribas s'est adjugé, à l'inverse, 0,91% à 34,87 euros.
Hors CAC 40, Havas a enregistré le plus fort recul du SBF 120, pénalisé par le recul de sa marge opérationnelle courante au premier semestre. CM-CIC Securities a abaissé sa recommandation sur la valeur d'"acheter" à "accumuler".
Bolloré a pris 3,26% à 190,0 euros, malgré un bénéfice net en recul de 39% au premier semestre.
Latécoère a perdu 1,91% à 9,74 euros, pénalisé par le fort recul de son bénéfice semestriel.
Enfin, Rubis a pris 1,62% à 44,65 euros grâce à un bond de 39% de sa rentabilité sur les six premiers mois de l'année.