Le groupe familial portugais Espirito Santo, dans la tourmente en raison des difficultés financières de ses holdings principales, a vendu la majeure partie des activités de gestion de sa banque privée suisse BPES à la banque suisse CBH, pour un montant non dévoilé, a-t-elle annoncé mardi.
"Banque Privée Espirito Santo (BPES) annonce aujourd'hui la vente d'une majeure partie de son activité de gestion privée à la banque CBH Compagnie Bancaire Helvétique SA, banque privée suisse indépendante", ont indiqué les deux banques dans un communiqué conjoint publié à Genève.
Le montant de la transaction et celui des avoirs sous gestion vendus n'ont pas été publiés.
"L'accord couvre les clients de la banque provenant des régions ibériques et d'Amérique Latine", précisent seulement les deux banques, qui soulignent leurs "similitudes culturelles et d'approche".
"Je suis convaincu que nous avons trouvé avec la banque CBH Compagnie Bancaire Helvétique une excellente solution, qui nous permet de défendre au mieux les intérêts de nos clients et de nos collaborateurs", a déclaré José Manuel Espirito Santo, président du conseil d'administration de BPES, cité dans le communiqué.
La BPES (Banque Privée Espirito Santo) est établie dans la région lausanoise depuis plus de 37 ans et est spécialisée dans la gestion de patrimoine.
Pour Philippe Cordonier, directeur général de CBH, cet accord "constitue une étape significative dans le développement" de la banque "en permettant une expansion de nos activités vers les marchés de l'Amérique Latine et Ibérique".
La CBH, basée à Genève, est une banque privée familiale, indépendante et fondée en 1975. Elle se concentre sur une activité unique, la gestion de patrimoine, destinée à une clientèle privée et institutionnelle.
En 2013, son bénéfice net a atteint 11,2 millions de francs suisses (9,2 millions d'euros), en hausse de 12% sur un an.
Cette annonce intervient alors que la principale holding du groupe Espirito Santo, la Espirito Santo International (ESI), a été placée en redressement judiciaire, a annoncé mardi le tribunal de commerce de Luxembourg, quatre jours après la requête officielle de la holding luxembourgeoise qui dit être incapable d'honorer ses dettes.
Une des plus grandes banques portugaises, la Banco Espirito Santo (LISBON:BES), détenue à 20,1% par le groupe Espirito Santo, s'était retrouvée dans le collimateur des marchés après la découverte fin mai d'irrégularités comptables au sein de la holding ESI, qui a précipité le départ de son PDG, Ricardo Salgado.
M. Salgado a été remplacé le 14 juillet par l'économiste réputé Vitor Bento.
Sous l'effet de la crise économique, la BES avait creusé sa perte nette à 89,2 millions d'euros au premier trimestre. Sur l'ensemble de l'année 2013, la perte avait atteint 517,6 millions d'euros.