La Bourse de New York aborde les prochaines séances quelque peu sur les nerfs, craignant qu'une salve importante de résultats de grosses entreprises et d'indicateurs ne parvienne pas à justifier le niveau actuellement très élevé de ses indices.
Au cours des cinq dernières séances, l'indice Dow Jones Industrial Average a reculé de 0,73%, clôturant à 16.943,81 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a glissé lui de 1,57% à 4.415,49 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500, le plus regardé par les investisseurs, a cédé 0,90% à 1.967,57 points.
En Bourse, comme ailleurs, atteindre des sommets est une chose, prouver qu'ils sont justifiés ou mérités en est une autre.
La semaine dernière encore, le Dow Jones dépassait le seuil des 17.000 points pour la première fois, le S&P 500 se hissait à de nouveaux records.
Mais il a suffi d'une petite piqûre de rappel de la part du secteur bancaire européen, plus précisément portugais, pour que Wall Street soit prise de tremblements et commence à toussoter.
Désormais, "on a besoin de bonnes nouvelles pour rationnaliser nos niveaux actuels", explique Art Hogan, de Wunderlich Securities.
"Le marché s'est basé sur une situation quasi parfaite", misant sur une croissance dynamique et des résultats d'entreprises florissants", note Chris Low, de FTN Financial. Et, très logiquement, si ses attentes n'étaient pas satisfaites, "il pourrait y avoir de la déception".
Les occasions d'être déçu, ou agréablement surpris, ne manquent pas au cours d'une semaine à venir où se bousculeront pléthore d'indicateurs et de résultats d'entreprises de premier rang.
La performance de Wells Fargo, la bonne élève du groupe des valeurs financières à Wall Street, n'a pas convaincu vendredi. Il faudra que Citigroup lundi, JPMorgan Chase et Goldman Sachs mardi, BlackRock et Bank of America mercredi, Morgan Stanley jeudi et Bank of New York Mellon vendredi, fassent mieux.
La rentabilité du secteur est l'une des préoccupations des investisseurs dans un avenir proche, à l'heure où vont rentrer en vigueur les mesures les plus sévères de la réforme financière engagée après la crise de 2008.
- résultats sous haute surveillance -
De même, les investisseurs éplucheront les chiffres d'une kyrielle de poids lourds américains: dans le secteur technologique, soupçonné de survalorisation depuis le début de l'année, publieront dans l'ordre Yahoo! et Intel mardi, eBay mercredi, IBM et surtout Google jeudi. Les comptes de Johnson & Johnson (lundi), Yum! Brands (mercredi), UnitedHealth (jeudi) et GE vendredi seront aussi sous haute surveillance.
Du côté des indicateurs, aux Etats-Unis, comme en zone euro, le calendrier sera également chargé. La grande statistique américaine de la semaine, pour la plupart des experts interrogés, sera celle des ventes au détail mardi.
Les courtiers scruteront également mercredi les chiffres sur la confiance des milieux d'affaires allemands sur la conjoncture de leur pays, mesurée par le baromètre mensuel ZEW.
"Il y a des signes qui inquiètent de ce côté: Wal-Mart a par exemple laissé entendre que ses ventes trimestrielles ne seraient pas brillantes" aux Etats-Unis. Et "si les détaillants de luxe n'éprouvent aucun problème" à écouler leurs stocks auprès des clients les plus fortunés, "en bas de l'échelle, les consommateurs se serrent la ceinture", précise M. Low.
Les opérateurs scruteront aussi les chiffres de la production industrielle en juin et du Livre beige de la réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, tout comme ceux de la confiance des consommateurs en juillet vendredi.
L'immobilier sera aussi au menu avec l'indice NAHB du marché résidentiel mercredi pour juillet, des mises en chantier de logements et des permis de construire en juin jeudi.
Les investisseurs étudieront enfin les prix à la production le mois dernier. Tout comme les autres indicateurs sur l'inflation aux Etats-Unis, "ce chiffre est de plus en plus regardé ces temps-ci", note M. Low, le marché recherchant des indices sur un éventuel rélèvement des taux d'intérêt de la Fed, en cas d'accélération de la hausse des prix.
Dans ce contexte, les propos de sa patronne, Janet Yellen, qui sera auditionnée mardi et mercredi au Congrès américain "seront suivis par tous", estime Charlie Bilello, de Pension Partners.