La nomination d'Elizabeth Warren, bête noire de Wall Street, à la tête du Bureau de protection financière des consommateurs, est bloquée au Sénat américain par des élus républicains qui ont pris des dispositions pour empêcher le président Barack Obama de passer outre.
Mercredi, une vingtaine de sénateurs républicains ont écrit au président républicain de la Chambre des représentants John Boehner pour lui demander de ne pas voter le congé du Sénat, qui doit être absent du Capitole toute la semaine prochaine.
Le but de cette manoeuvre: empêcher M. Obama de nommer par décret Mme Warren -- et d'autres candidats du président -- comme il en a le droit en cas d'absence du Sénat pendant plusieurs jours consécutifs.
L'un de ces élus, le sénateur Jim DeMint, a lancé vendredi: "le président Obama a rempli l'administration d'idéologues de gauche, mais heureusement il ne pourra pas le faire au moins la semaine prochaine".
Faute de feu vert des deux chambres, le Sénat ne peut théoriquement pas partir en congé. Mais le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a prévu des sessions dite "pro-forma", où les sénateurs qui vivent près de Washington ouvrent et ferment la séance sans aucun travail parlementaire.
Mme Warren, connue pour ses prises de positions hostiles aux grands noms de la finance américaine, a été nommée en septembre conseillère spéciale du président Obama pour mettre en place le Bureau de protection financière des consommateurs.
Elle attend une confirmation à la tête de ce tout nouvel organisme créé par la réforme de Wall Street adoptée à l'été 2010.
Mais le Bureau, créé par la loi de réforme de la régulation financière, a échappé jusqu'ici au contrôle parlementaire. Il est financé par la banque centrale, sans que son budget ait été examiné par les élus.
Lors d'une audition en mars dernier, le républicain Spencer Bachus, président de la commission Financière de la Chambre, a accusé Mme Warren de bâtir "l'administration la plus puissance qui ait jamais été créée à Washington".