BERLIN (Reuters) - Le coût du démantèlement de deux banques de Vénétie à l'aide de fonds publics sera sans commune mesure avec les sommes "énormes" déboursées par l'Allemagne ou la Grande-Bretagne pour sauver leurs secteurs bancaires respectifs durant la crise financière mondiale, déclare le ministre italien des Finances.
Dans une tribune publiée par l'hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche, Pier Carlo Padoan défend la décision de l'Italie de démanteler Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca via une procédure qui pourrait nécessiter jusqu'à 17 milliards d'euros d'argent public. Il assure que cette décision était nécessaire pour sauver l'économie de la région.
Cette initiative, approuvée par la Commission européenne, a été vivement critiquée en Allemagne, notamment par le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, et par le gouverneur de la Bundesbank, Jens Weidmann, selon lesquels elle est contraire à l'esprit de l'union bancaire censée faire porter le fardeau financier de tout sauvetage bancaire d'abord aux investisseurs privés.
"L'union bancaire a été adoptée et conçue après que de nombreux pays eurent injecté d'énormes sommes de l'argent du contribuable dans la stabilisation du secteur bancaire", écrit Pier Carlo Padoan en réponse à ces critiques. "Nous parlons de centaines de milliards en Allemagne et en Grande-Bretagne."
(Joseph Nasr; Bertrand Boucey pour le service français)