La signature de l'acte d'acquisition du terrain et des bâtiments de l'usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône) par la communauté urbaine de Marseille, qui devait avoir lieu mercredi, a été reportée, a-t-on appris de sources concordantes.
Marseille Provence Métropole (MPM) a indiqué que la signature de la vente était reportée au 5 septembre, "pour des raisons techniques".
MPM avait annoncé début août avoir "finalisé l'acquisition du terrain et des bâtiments de Fralib situés à Gémenos", ainsi que "l'acquisition de tous les équipements et matériels industriels, propriétés de Unilever".
"MPM a conclu la vente du tènement (terrain) sur la base de l'estimation des domaines, soit 5,3 millions d'euros", écrivait Eugène Caselli, le président socialiste de MPM, dans un communiqué du 2 août, précisant qu'un protocole "entre Unilever et MPM (avait) abouti à la cession de tous les équipements pour l'euro symbolique".
Unilever précisait alors que la valeur de ces équipements s'élevait à 7 millions d'euros.
"La vente est actée, le report n'a rien à voir avec nous", a indiqué mercredi le groupe Unilever France, qui souligne que "toutes les machines feront partie du protocole".
A l'inverse, les syndicats s'inquiètent de l'avenir des machines et signalent avoir écrit à la communauté urbaine au mois de juillet pour la mettre en garde à ce sujet.
"On ne fait pas confiance aux gens d'Unilever: ils peuvent dire qu'ils laissent toutes les machines alors que ce n'est pas le cas", a expliqué à l'AFP Gérard Cazorla, secrétaire CGT du comité d'entreprise de Fralib, pour qui le report de la réunion pourrait être lié à cette question.
"Il n'est pas question qu'ils arnaquent à la fois l'Etat, la communauté urbaine et les salariés en lutte", a-t-il ajouté.
L'usine de Gémenos, la seule en France à produire les thés Lipton et les infusions Elephant, est occupée depuis plusieurs mois par ses salariés, qui s'opposent à sa fermeture.
Début août, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg s'était félicité de l'annonce de l'acquisition du terrain et des bâtiments par MPM. "Cette étape rend désormais possible des projets de réindustrialisation du site", avait-il dit.
L'opposition de droite au sein de la communauté urbaine a réagi à l'annonce du report de la vente en dénonçant une "utilisation partisane (...) de l'argent public". "Pourquoi préempter ce terrain alors qu'aucune solution viable et crédible n'existe à ce jour?", s'est interrogée Laure-Agnès Caradec, présidente du groupe "Union pour l'avenir communautaire", dans un communiqué.
"Alors que la volonté de quelques salariés de créer une Scop est conditionnée à un accord de sous-traitance avec Unilever, ce dont le PDG a encore réaffirmé l'impossibilité, le président de MPM s'entête dans une voie sans issue, aux frais du contribuable", déplore-t-elle.