"Des mesures supplémentaires d'économies ne sont pas indispensables" en France, a estimé vendredi le Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Olli Rehn, ouvrant la porte à un "ajustement plus doux" des comptes publics, dans un entretien au Monde.
L'objectif d'un déficit public "de 3% reste une référence, mais ce qu'il faut prendre en compte, c'est surtout l'effort structurel d'ajustement budgétaire que la France entreprend avec une intensité remarquable", a déclaré M. Rehn.
"Une fois que vous avez une stratégie budgétaire crédible à moyen terme, y compris par le biais de réformes, vous pouvez avoir un ajustement plus doux", a-t-il ajouté.
Le gouvernement français table officiellement sur un retour du déficit public à 3% du PIB dès 2013, après 4,5% en 2012. Des prévisions bien plus optimistes que celles de la Commission européenne, qui a annoncé début novembre tabler sur un déficit public français à 3,5% en 2013 mais aussi en 2014.
Malgré l'accalmie de la crise en zone euro, "la France n'est pas encore sortie des eaux troubles", poursuit M. Rehn, qui plaide pour une poursuite des réformes. "Il doit y avoir de nouvelles réformes du marché du travail" et les réformes des retraites "doivent être prolongées", a-t-il souligné.
D'une manière générale, à propos des objectifs de réduction des déficits publics en zone euro, le commissaire juge que le "pacte permet d'avoir une approche différenciée, selon les spécificités de chaque pays". Il rappelle avoir "demandé que l'Eurogroupe débatte, en janvier, de l'évolution des politiques budgétaires, en fonction de la croissance".
"Nous avons passé le pire" dans la zone euro, "mais la situation reste préoccupante", a estimé Olli Rehn. En particulier, "il est essentiel de mettre en place un mécanisme unique de résolution des crises bancaires, en ligne avec la supervision intégrée", selon lui.