Les aéroports parisiens ont enregistré un nombre record de passagers en 2012 mais leur croissance a été bien plus faible que celle des principales plateformes de province, qui bénéficient de la réorganisation du trafic d'Air France et du dynamisme des compagnies low cost.
Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly ont accueilli 88,8 millions de passagers l'an dernier contre 88,1 millions en 2011, soit une hausse de 0,8%, a annoncé mardi leur gestionnaire, Aéroports de Paris (ADP).
ADP est certes en ligne avec son objectif d'une "croissance modérée du trafic pour 2012" mais le contraste est saisissant avec l'évolution du trafic en province, au vu des premiers résultats récemment publiés.
A l'aéroport de Marseille Provence, le trafic a ainsi bondi de 12,7% en 2012, pour atteindre 8,3 millions de passagers. A Toulouse-Blagnac, la progression est de 8,2%, avec 7,5 millions de passagers.
Les aéroports parisiens ont notamment pâti de la décision d'Air France, leur principal client, d'installer des bases à Marseille (depuis l'automne 2011), Nice et Toulouse (depuis le printemps 2012) pour mieux résister aux compagnies à bas prix.
En 2011, la part d'Air France représentait encore environ la moitié du trafic enregistrée dans les aéroports parisiens. La santé de la compagnie française et ses choix stratégiques influent ainsi directement sur ADP.
Chez ADP, on souligne que les aéroports de province partent d'un niveau de trafic beaucoup plus bas. Leur marge de progression est par conséquent plus forte. En outre, la bataille des transporteurs à bas prix génère une offre commerciale attractive en province.
Pour le seul mois de décembre, le trafic d'ADP a baissé de 1,8% avec 6,7 millions de passagers accueillis dont 4,6 millions à Paris-Charles de Gaulle (-1,4%), précise ADP dans un communiqué. Décembre 2012 supporte une base de comparaison défavorable. Décembre 2011 avait en effet bénéficié d'un effet de rattrapage lié aux épisodes neigeux de l'année précédente.
Dans le détail, Paris-Charles de Gaulle a accueilli l'an passé 61,6 millions de passagers (+1,1%) et Paris-Orly 27,2 millions (+0,3%). Le trafic des deux aéroports parisiens a progressé de 2,0% au cours du premier semestre avant de se replier de 0,2% au second semestre.
C'est le long-courrier qui a permis à ADP de tirer son épingle du jeu avec un trafic international en hausse de 1,7% porté par les destinations Asie-Pacifique (+5,1%).
"A l'exception de l'Amérique du nord (-1,2%, où Air France a réduit ses capacités, ndlr), l'ensemble des faisceaux internationaux a progressé: +2,7% pour le Moyen-Orient, +2,1% pour l'Afrique, +1,9% pour l'Amérique Latine et +1,2% pour les DOM-TOM, note ADP.
Le trafic Europe (hors France) croît quant à lui de 1,1% et le trafic France baisse de 1,7%.
Enfin, le nombre de passagers en correspondance a augmenté de 2,2%, portant le taux de correspondance à 24,1%, en hausse de 0,3 point.
ADP ne donne pas d'indication de tendance pour 2013 car le groupe doit publier ses résultats financiers annuels le 28 février.
Son nouveau PDG Augustin de Romanet a toutefois d'ores et déjà revu à la baisse ses objectifs de croissance à l'horizon 2015 dans un contexte de ralentissement du trafic et d'une conjoncture macroéconomique difficile.
"Le ralentissement de la croissance du trafic observé depuis cet été ainsi que les récentes perspectives économiques ont conduit ADP à revoir son hypothèse de trafic", avait-il ainsi déclaré le 20 décembre.
ADP "anticipe désormais une croissance annuelle moyenne du trafic passager comprise entre 1,9% et 2,9% entre 2010 et 2015 contre 3,2% précédemment", avait-il précisé.