La détérioration du chômage en Grèce a continué au deuxième trimestre 2012 avec un taux de 23,6% contre 22,6% au trimestre précédent, a annoncé jeudi l'Autorité des statistiques grecques (Ase).
Au deuxième trimestre 2011, le chômage s'établissait à 16,3%, selon un communiqué de l'Ase.
Le taux de chômage a plus que doublé depuis le début de la crise de la dette en 2010 touchant surtout les jeunes entre 15 et 24 ans, dont plus d'un sur deux était sans emploi (53,9%) au deuxième trimestre. Les femmes de cette tranche d'âge sont les plus touchées, à 62,1%.
Le chômage frappe également fortement les jeunes entre 25 et 29 ans, à 36,8%.
Selon l'Ase, "les plus hauts taux de chomages sont enregistrés parmi les personnes non scolarisées (35,8%) suivis de ceux qui n'ont terminé que le lycée ou un enseignement technique (26%)".
A contrario, les diplômés des universités et du troisième cycle sont le smoins touchés, à 16,2%.
L'Ase chiffre les chômeurs à 1,168 million dans un pays de près de onze millions d'habitants, en hausse de 44,2% sur un an et de 4,3% par rapport au premier trimestre de 2012.
Plus de la moitié (59%) des sans-emploi rentrent dans la catégorie des "chômeurs de longue durée", depuis plus d'un an.
Près de 45% des chômeurs ne souhaitent qu'un emploi à plein temps tandis que 47,6% est prêt à un emploi à mi-temps.
La région de l'ouest de la Macédoine dans le nord est la plus touchée par le chômage (30%), suivie de celle du centre du pays à 28,4% tandis que les régions les plus épargnées sont les îles en mer Ionienne (14,3%) et du sud de l'Egée (est), à 15,3%.
Le taux de salariés en Grèce, à 63,2% de la population active (hors chômeurs), continue aussi "d'être plus bas que celui de la moyenne dans les pays membres de l'Union européenne (UE), où ce taux s'élève à 80%", selon l'Esa. Les auto-entrepreneurs représentent plus de 30% des actifs.
L'aggravation du chômage est due à l'austérité imposée au pays par l'UE et le FMI en échange de prêts internationaux depuis 2010 et la récession qui en résulte et frappe la Grèce pour la cinquième année consécutive.
Le Produit intérieur brut (PIB) doit chuter de près de 7% en 2012, tandis que la reprise n'est prévue qu'en 2015, selon une récente étude marco-économique commanditée par le gouvernemement.