La Grèce espère retourner sur les marchés de la dette à la fin 2014 après une stricte rigueur pendant plusieurs années, qui a plongé le pays dans une grave récession et provoqué l'envol du chômage.
Yannis Stournaras, ministre grec des Finances, s'est montré jeudi optimiste sur le retour de son pays aux marchés financiers à la fin 2014, soit quatre ans après le début de la crise de la dette et le recours de la Grèce au mécanisme de sauvetage UE-FMI.
Cinq autres pays de la zone euro bénéficient de ce mécanisme, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne et Chypre. Les deux premiers sont déjà revenus sur les marchés.
"J'espère que la Grèce va retourner sur les marchés à la fin 2014, après que nous soyons parvenus à réaliser un excédent primaire budgétaire (hors service de la dette, NDLR) et retrouver la croissance", a déclaré jeudi M. Stournaras à la télévision publique grecque Net.
Cette déclaration intervient trois jours après le constat du Fonds monétaire international (FMI) que la Grèce a fait "des progrès pour surmonter ses problèmes" et "des efforts" pour redresser son économie dans un contexte toutefois "de très grave et douloureuse récession".
Le FMI a exclu jeudi toute discussion sur un nouvel allégement de la dette grecque "pour le moment" et précisé que la nouvelle tranche d'aide au pays devrait être versée début juin.
Le plan d'austérité stricte imposée au pays depuis 2010 en échange des prêts UE et FMI pour lui éviter la faillite, accompagné de coupes drastiques dans les salaires et retraites et de hausse des taxes, a provoqué une contraction cumulée du PIB de plus de 20%.
Résultat: plusieurs entreprises ont fermé et le chômage a atteint des records, surtout chez les jeunes.
Les derniers chiffres publiés jeudi par le service des statistiques grecques font état de la poursuite de la montée du chômage qui a atteint en février 27% contre 21,9% un an auparavant et 26,7% en janvier 2013.
Près de deux tiers des jeunes de 15-24 ans non scolarisés sont touchés (64,2%) contre 54,1% en février 2012.
Et dans la tranche de 25 à 34 ans, plus du tiers (36,2% contre 29% il y a un an) sont à la recherche d'un emploi.
En février, le nombre de chômeurs en Grèce s'élevait à 1,32 million tandis que les personnes ayant un travail étaient 3,568 millions.
Une récente étude de l'Organisation internationale du travail (OIT) souligne que la situation de l'emploi s'est détériorée depuis l'introduction des politiques d'assainissement budgétaire affectant surtout les jeunes.
Selon l'OIT, le chômage des jeunes atteint 23,5% dans l'UE avec des pics en Grèce et en Espagne.
Toutefois, l'UE et le FMI commencent à voir la lumière au bout du tunnel pour la Grèce, où la relance est prévue pour 2014, selon les dernières estimations des créanciers du pays.
Pour sa part, le gouvernement grec table sur un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette NDLR) en 2014, année où le pays sera obligé de sortir du "mémorandum", l'accord passé avec ses bailleurs de fonds de la zone euro et du FMI, rappelle M. Strournaras.
"Cela veut dire que nous devrons retourner sur les marchés", a estime le ministre des Finances.
"J'espère que nous aurons la bonne fortune du Portugal et de l'Irlande qui commencent à retourner sur les marchés à des taux au-dessous de 6%", a souligné M. Stournaras.
Pour l'instant, sur les marchés, le taux sur l'obligation grecque à 10 ans est un peu au-dessous de 10%.